Depuis le début de la guerre en Ukraine et les sanctions conséquentes imposées par l’Union européenne et ses partenaires, notre économie mondiale connaît d’importantes perturbations. Ces remous économiques affectent particulièrement le secteur agricole, d’autant plus les producteurs de fruits et légumes, déjà sensibles aux fluctuations du marché.
Les DOM-TOM, doublement touchés
Si les conséquences de ce conflit se font ressentir à l’échelle mondiale, les départements d’Outre-mer se trouvent dans une position encore plus délicate. Les augmentations significatives du prix de l’énergie, des engrais, des produits phytosanitaires et des emballages pèsent lourdement sur les charges des exploitants. À cela s’ajoute la hausse drastique du coût du fret, rendant l’exportation et l’importation de marchandises particulièrement onéreuses.
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Une bouffée d’oxygène de 10 millions d’euros
Face à cette situation, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé, lors de sa visite à La Réunion le 12 mai 2023, une aide exceptionnelle destinée aux productions locales de fruits et légumes des Outre-mer. Cette aide, d’une enveloppe de 10 millions d’euros, vise à compenser jusqu’à 90% de l’augmentation des coûts des engrais et amendements entre 2021 et 2022. Les producteurs de racines et tubercules alimentaires peuvent également prétendre à ce dispositif.
Le feu vert de la Commission européenne
Après une période d’attente, la Commission européenne a validé le dispositif d’aide le 28 août. Une circulaire co-signée par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire ainsi que le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer a alors été publiée le 21 septembre. Cette dernière détaille les modalités de mise en œuvre de l’aide.
Modalités de dépôt et échéances
Chaque Préfet de département d’Outre-mer est désormais en charge de la définition de la période d’ouverture des guichets pour le dépôt des dossiers, adaptée à son territoire. Néanmoins, une date butoir a été fixée : le 27 octobre. Ceci dans l’optique que toutes les aides soient octroyées avant le 31 décembre 2023, assurant ainsi un soutien rapide et efficace aux exploitants agricoles concernés.
Cette mesure d’aide, bien que spécifique, met en lumière les interconnexions économiques mondiales et les répercussions qu’un conflit peut avoir sur des secteurs a priori éloignés. Elle souligne également la volonté de l’État de soutenir ses territoires d’Outre-mer, souvent plus vulnérables aux chocs extérieurs.