Les baleines à bosse, ces mammifères marins majestueux, continuent de fasciner les scientifiques du monde entier. Une récente étude se penche sur leurs comportements de surface lors de leur migration, révélant des nuances dans leurs méthodes de communication.
Avant d’aller plus loin un petit lexique pour parler le même langage
Le comportement des baleines peut se catégoriser selon plusieurs actions distinctes qu’elles réalisent. Premièrement, il y a le “breaching”, où la baleine fait un bond, permettant à une partie significative de son corps de quitter l’eau. Habituellement, lors de ce mouvement, elle tourne en l’air avant de retomber sur son dos ou sur son côté. Ensuite, il y a le “head lunging”, une action similaire au “breaching”, mais avec une dynamique plus énergique vers l’avant. Le “fluke slapping” se réfère au mouvement où la baleine soulève sa nageoire caudale hors de l’eau pour la claquer violemment contre la surface. Dans la même veine, le “peduncle slapping” concerne le fait de lever à la fois la nageoire caudale et le pédoncule (la partie de la baleine juste devant la nageoire caudale) pour les jeter ou les claquer contre l’eau. Finalement, le “pectoral slapping” décrit l’action où une ou les deux nageoires pectorales sont levées hors de l’eau et ensuite claqué contre la surface.
Un comportement significatif selon la profondeur
L’étude montre que la profondeur joue un rôle crucial dans le comportement des baleines. En effet, des comportements tels que le “head lunging” et le “peduncle slapping” sont principalement observés dans des eaux moins profondes. Bien que la composition du groupe et les interactions entre eux aient montré une certaine importance, c’est surtout la profondeur de l’eau qui s’est avérée être un indicateur significatif. Dans les eaux peu profondes, les baleines semblent plus portées vers des comportements sociaux plutôt que migratoires.
Une étude révélatrice sur le comportement de surface des baleines à bosse
Les baleines chanteuses – un mystère partiellement élucidé
Les baleines chanteuses, bien qu’entendues fréquemment lors des observations, semblent avoir peu d’impact sur les comportements de surface des baleines à bosse. Étonnamment, la présence accrue de chanteurs dans une zone donnée a entraîné une diminution significative du “pectoral slapping”. On sait depuis longtemps que les chants des baleines jouent un rôle dans la communication, notamment pour localiser d’autres groupes de baleines. Cependant, cette étude suggère que, pendant la migration vers le sud, les baleines n’adaptent généralement pas leur comportement de surface en réponse à la présence de chanteurs.
Comportement agressif ou jeu innocent?
Historiquement, le “fluke slapping” a été associé à un comportement agressif chez les baleines à bosse, souvent observé lors d’interactions compétitives. Pourtant, cette étude révèle que ce comportement a également été observé en l’absence d’autres animaux et sans agression apparente. De plus, il a été noté dans tous les types de compositions de groupe, y compris celles composées uniquement de femelles et de leurs petits. Cela suggère que le “fluke slapping” pourrait avoir des fonctions multiples selon le contexte, allant du jeu pour les jeunes baleines à la communication entre adultes.
Le rôle énergétique des comportements de surface
Il est fascinant de noter que, bien que les baleines jeûnent pendant leur période de migration, elles continuent à exécuter ces comportements de surface qui, on le suppose, nécessitent une quantité substantielle d’énergie. Cela souligne non seulement l’importance de ces comportements pour la communication des baleines, mais pose également la question : quel avantage évolutif ces comportements offrent-ils pour mériter une telle dépense énergétique?
Conclusion
Cette étude approfondie sur les baleines à bosse offre un éclairage précieux sur la complexité de leurs comportements de surface et leur capacité de communication. Elle met en évidence l’importance des contextes sociaux et environnementaux, et montre que les baleines, malgré leur taille et leur majesté, sont des créatures sociales et communicatives, adaptées à un environnement marin en constante évolution.
À l’avenir, il serait intéressant d’examiner plus en détail les comportements individuels au sein des groupes et de comprendre comment les baleines adaptent leur communication en réponse à des stimuli spécifiques. Ces créatures majestueuses continueront certainement à captiver notre imagination et à susciter de nouvelles questions pour les années à venir.
Source de l'étude : MARINE MAMMAL SCIENCE, 33(1): 313–334 (January 2017)
©2016 Society for Marine Mammalogy
DOI: 10.1111/mms.12374