À un an de l’ouverture des Jeux Paralympiques de Paris 2024, la question de la représentation des sports adaptés, spécialement dédiés aux athlètes avec des déficiences intellectuelles, reste préoccupante. Le nombre de médailles consacrées à ces épreuves reste minimal, ne représentant que 2% des récompenses possibles.
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Triomphe éclipsé
Malgré une performance éclatante de la France aux Virtus Global Games, où elle a remporté 188 médailles, dont 87 en or, la représentation du sport adapté aux Jeux Paralympiques reste limitée. Sur environ 300 athlètes, seulement 7 ou 8 issus du sport adapté sont susceptibles d’être sélectionnés pour représenter le pays aux Jeux Paralympiques. Un athlète comme Cédric Matilla (5 médailles durant les jeux) a donc logiquement peu de chances de pouvoir y participer…
L’ombre de Sydney
L’histoire du sport adapté aux Jeux Paralympiques a été marquée par un scandale de tricherie en 2000, lors des jeux de Sydney. La majorité des joueurs de l’équipe de basketball espagnole, supposés avoir des déficiences intellectuelles, se sont avérés ne pas être handicapés, provoquant ainsi un recul considérable pour l’inclusion de ces athlètes dans les événements paralympiques.
Vers la réintégration ?
Après une exclusion qui a duré une décennie, les sportifs avec des déficiences intellectuelles ont été réintégrés aux Jeux Paralympiques en 2012, avec une représentation dans des disciplines limitées comme l’athlétisme, la natation et le tennis de table.
Défis et limitations
L’une des principales contraintes au développement du sport adapté est le numerus clausus, qui limite le nombre total d’athlètes pouvant participer aux Jeux. De plus, l’existence d’une unique classe pour les athlètes ayant une déficience intellectuelle, contrairement aux autres catégories de handicap, limite davantage leur participation.
Lutter contre les tabous
Marc Truffaut, président de la Fédération française de sport adapté (FFSA), souligne l’existence de stigmates et de tabous persistants entourant les athlètes ayant des déficiences intellectuelles. Il insiste sur le fait que, malgré les défis passés, des systèmes fiables et solides sont maintenant en place pour assurer une participation équitable et authentique de ces athlètes dans les futurs Jeux. On espère que la réception récente de l’équipe de France du sport adapté par l’Élysée donne un coup de “boost” à cette mise en avant de ces athlètes exceptionnels.
Vers un avenir inclusif
Avec des systèmes de classification et de vérification robustes et normalisés, le sport adapté aspire à une représentation accrue et une reconnaissance équitable aux Jeux Paralympiques, cherchant à dépasser les limitations et les controverses historiques qui ont entravé son développement et sa reconnaissance.