Depuis plusieurs années, l’industrie du coworking a connu une ascension fulgurante, avec WeWork en première ligne. Cependant, le géant, autrefois valorisé à 47 milliards de dollars, traverse actuellement des turbulences financières majeures. D’après des sources citées par le Wall Street Journal, la société envisage de déposer le bilan la semaine prochaine.
Le déclin imminent de WeWork
Après avoir connu des jours de gloire, WeWork semble à présent être sur le point de succomber sous le poids de ses dettes et de ses obligations financières. Le Wall Street Journal, se basant sur des informations de “personnes au fait du dossier”, révèle que l’entreprise serait sur le point de déposer le bilan.
En réponse à cette nouvelle, le cours de l’action WeWork (NYSE:WE) a subi une chute drastique, perdant plus de 39% de sa valeur dans les échanges d’après-bourse, s’ajoutant à une perte déjà conséquente de 11.63% pendant la séance ordinaire. En chiffres annuels, c’est une baisse impressionnante de 96% de la valeur de l’action.
Un historique de difficultés financières
L’histoire récente de WeWork est jalonnée de défis financiers. Le 2 octobre, l’entreprise n’a pas honoré ses paiements d’intérêts envers ses détenteurs d’obligations, déclenchant ainsi une période de grâce de 30 jours pour régulariser la situation. Face à l’urgence, WeWork a réussi à conclure un accord avec ses créanciers, leur offrant une semaine supplémentaire pour éviter un éventuel défaut de paiement.
En outre, la structure même de l’entreprise est lourde d’obligations. Au premier semestre 2023, après avoir dépensé 530 millions de dollars, elle ne disposait que de 205 millions de dollars en liquidités. De plus, ses obligations locatives jusqu’en 2027 s’élèvent à 10 milliards de dollars, et à 15 milliards à partir de 2028.
Des tentatives de restructuration
Suite à ces défis financiers, WeWork a tenté de se restructurer en intégrant au conseil d’administration en août des directeurs spécialisés dans la restructuration financière. L’entreprise est actuellement en pleines négociations pour renégocier les baux de ses 777 sites répartis à travers le monde.
Un passé tumultueux
Ce n’est pas la première fois que WeWork fait face à des problèmes. En 2019, la société avait frôlé la faillite en raison d’une gestion controversée de son fondateur, Adam Neumann, qui avait été évincé peu de temps après. Softbank, son principal actionnaire, était alors intervenu en injectant dix milliards de dollars pour sauver l’entreprise. WeWork avait ensuite tenté de redorer son blason en 2021 en devenant publique via une fusion avec une société d’acquisition à vocation spéciale.
L’avenir de WeWork reste incertain. Malgré ses tentatives de restructuration et les renégociations en cours, le géant du coworking est sur le fil du rasoir. Seul le temps dira si l’entreprise pourra se remettre de cette période tumultueuse ou si elle deviendra un exemple de l’éphémérité des géants technologiques.