La messe est dite ! L’académie Goncourt a délivré le prix le plus prestigieux de la littérature française, et c’est Jean-Baptiste Andréa qui obtient le Graal cette année. Il succède ainsi à Brigitte Giraud, prix Goncourt 2022 après des délibérations serrées.
Jean-Baptiste Andréa, prix Goncourt 2023
Des quinze titres sélectionnés lors du premier tour, le jury a enfin tranché. Le choix n’était pourtant pas simple avec, en finale, Triste Tigre de Neige Sinno, Veiller pour elle de Jean-Baptiste Andrea, Sarah, Susanne et l’écrivain d’Éric Reinhardt et Humus de Gaspard Koenig.
Mais cette année, Didier Decoin et les autres jurés ont tranché.
Une récompense pour une œuvre romanesque qui traverse le siècle
Si l’an dernier, le prix avait été décerné pour un texte plutôt autofictionnel, cette année, la récompense fait la part belle au romanesque.
Veiller pour elle parle d’une histoire d’amour impossible avec en fond toute l’histoire du siècle précédent. Mais c’est aussi un roman sur l’art et sur la fantaisie qui enchantera les lecteurs.
Comme à l’accoutumée, Jean-Baptiste Andrea nous raconte une épopée intime qui parle de l’enfance, mais aussi de l’art, la sculpture en particulier. Entre poésie, lyrisme et intrigue rocambolesque, tous les ingrédients sont réunis pour garder le lecteur en haleine.
Nous suivons donc Mimo Vitaliani depuis son enfance jusqu’à son ascension dans le paysage artistique italien du XXe siècle. Mais ce qui nous enchante ici c’est bien l’écriture à la fois simple et tout en beauté de l’écrivain qui nous restitue une histoire merveilleuse, sensible et intime donc lui seul a le secret.
L’art au centre de ce roman
En fond, c’est bien l’acte de création et l’art en général qui est au centre de cette histoire. Nous découvrons l’ascension de Mimo qui grandit dans un monde difficile parsemé d’embûches. Nous le voyons dans les ateliers, en simple exécutant, mais aussi en grand sculpteur à la solde de Mussolini.
Comme avec la musique pour son roman précédent, Jean-Baptiste Andrea nous guide dans les coulisses de la création artistique, de ses déboires et de ses difficultés. Jusqu’au crépuscule de la vie de Mimo, le lecteur reste attaché à ce personnage torturé et rempli de regrets.
Un jury divisé pour l’attribution du prix Goncourt 2023
Une fois n’est pas coutume, cette année encore c’est le président du jury qui a dû trancher en faisant usage de sa double voix. En effet, comme le veut la tradition, si au 13e tour les jurés n’ont pas tranché, le président utilise alors sa double voix pour décider du vainqueur dans un ultime round. L’an dernier, Vivre vite avait subi le même sort et avait même fortement divisé les membres du Goncourt.
En attendant, ce sont les éditions de l’iconoclaste qui célèbrent leur premier Goncourt au nez et à la barbe de Gallimard, parmi les favoris avec Éric Reinhardt. Les éditions l’Iconoclaste rendent ainsi un bel hommage à Sophie de Sivry, fondatrice de la maison et disparue à seulement 64ans en mai dernier.
À noter que le prix Renaudot a été remis à Ann Scott pour Les insolents.