En France, une évolution marquante a été observée dans les choix de contraception permanente. D’après les données de l’Assurance Maladie, le nombre de vasectomies remboursées a connu une augmentation spectaculaire, passant de 1 908 en 2010 à 23 306 en 2021. Parallèlement, le nombre de ligatures des trompes a régressé de 31 473 en 2010 à 21 490 en 2021. Ces chiffres illustrent une tendance croissante vers la vasectomie, au détriment de la ligature des trompes, bien que cette dernière reste pratiquée.
Procédures et préférences
La vasectomie, qui consiste à couper et bloquer les canaux déférents pour empêcher le transport des spermatozoïdes, est une opération relativement simple et moins douloureuse par rapport à la ligature des trompes, qui est une intervention chirurgicale plus complexe et invasive. De plus, la vasectomie offre l’avantage d’être potentiellement réversible.
Pourquoi y a t’il plus de vasectomie que de ligature des trompes chaque années en France ?
Changement de paradigme dans la contraception
La légalisation de la vasectomie en France en 2001 a ouvert la voie à un changement progressif des mentalités. Initialement, l’accueil fut tiède, freiné par des préjugés, un manque d’information et des difficultés d’accès. Cependant, une prise de conscience collective suite à la crise de la pilule contraceptive vers 2011-2012 a conduit à un regain d’intérêt pour la vasectomie. Des collectifs se sont mobilisés pour promouvoir la contraception masculine, contribuant ainsi à démystifier cette pratique et à aborder les tabous liés à la virilité et aux effets potentiels sur la fonction sexuelle.
La préférence croissante pour la vasectomie en France s’explique par sa simplicité, sa réversibilité “potentielle”, et une évolution sociétale qui remet en question les rôles traditionnels en matière de contraception. La ligature des trompes, bien que toujours pratiquée, semble céder du terrain face à une alternative moins invasive et plus flexible.