L’école et le numérique : les dangers de l’écran pour l’apprentissage
Mardi dernier, Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale, établissait le bilan sur le niveau des élèves, notamment au collège. Il y pointe du doigt notamment des résultats inquiétants en 4e avec une baisse de niveau en français et en mathématique tout en se félicitant des progrès pour les 6e.
À partir de ce constat, un ennemi semble tout droit nommé : l’utilisation des écrans au collège.
Professionnels, syndicats et parents s’interrogent sur les bonnes pratiques à adopter.
Les écrans, ennemi public numéro 1 de l’éducation ?
Surpoids, problèmes visuels ou isolement, si nous connaissons bien les effets néfastes de la surexposition des enfants aux écrans, nous prenons conscience également des problèmes que cela peut causer au niveau de l’éducation. Les enseignants, souvent dépassés, peinent à réguler les pratiques dans leur classe.
Après les évaluations de la rentrée, Gabriel Attal souhaite réformer l’école, cela pourrait bien avoir un impact sur le numérique.
Un manque d’encadrement à l’école
Le collectif de lutte contre l’invasion numérique à l’école (Coline) est le premier a alerté sur les pratiques et l’utilisation des écrans à l’école. En effet, plus que son fonctionnement, c’est bien son encadrement qui est pointé du doigt. Aujourd’hui, les jeunes sont laissés à l’abandon et doivent apprendre à utiliser les logiciels et les tablettes seuls. Et cela laisse place à des dérives. L’indiscipline notamment avec des élèves qui jouent aux jeux vidéo sur les tablettes de l’école pendant les cours par exemple. On remarque également une augmentation du stress, les jeunes doivent se connecter le soir sur leur logiciel Pronote, ils ne coupent plus vraiment avec l’établissement.
Le collectif souhaite que l’éducation se fasse autour des bonnes pratiques pour réguler l’utilisation des écrans sans forcément en interdire l’utilisation.
Garder les écrans pour les langues
Attention, si l’écran est un danger, il peut aussi être utile et efficace. Gabriel Attal le dit lui-même : pour les langues, l’application Captain Kelly par exemple est d’une aide précieuse. L’important, selon les spécialistes, serait de doser cette utilisation en mixant les tablettes et le retour au papier. Parce qu’écrire et lire permet aussi d’alimenter la pensée, contrairement à l’écran qui mettrait à profit seulement l’aspect visuel.
Vers un retour au papier comme en Suède ?
La Suède, comme souvent, est l’exemple à regarder. Il y a quelques années, l’un des meilleurs élèves en Europe avait tout misé sur le numérique. Mais aujourd’hui, la ministre de l’école Lotta Edholm revient en arrière et prône l’abolition des écrans. En cause ? Une légère baisse du niveau en lecture et en compréhension. La ministre souhaite éviter une surexposition aux écrans qui serait néfaste pour les élèves du primaire et du secondaire.
La France, loin derrière dans le classement sur le niveau des enfants à l’école, regardera de près les résultats de cette contre expérimentation et pourrait en tirer des conclusions dans les prochaines années.