Contexte des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV)
La France abrite 1 400 Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville (QPV), des zones urbaines spécifiquement désignées pour des politiques de développement social et économique. Parmi eux, 104 se trouvent dans les départements et régions d’outre-mer (DROM), où près de 19% de la population vit dans un QPV. Ces quartiers, qui accueillent environ 8 % de la population française, soit 5,2 millions d’habitants, sont souvent l’épicentre de divers enjeux sociaux, notamment en termes de sécurité et de criminalité.
Tendances de la criminalité dans les QPV : Plus de violences, moins de vols
Une étude menée sur la période 2021-2022 révèle des différences marquées en matière de délinquance dans les QPV par rapport aux territoires voisins. Les données de la police et de la gendarmerie nationales indiquent une augmentation des actes de violence, mais une diminution des vols dans les QPV.
Moins de vols mais plus de violences
Les taux de vols sans violence, de vols de véhicules et de cambriolages dans les QPV sont inférieurs de 1,1 à 2,9 points aux moyennes observées dans des unités urbaines de taille comparable. En revanche, les violences intrafamiliales et hors du cadre familial ainsi que les vols violents sans arme sont plus élevés dans les QPV, avec des taux excédant de 0,5 à 1,5 point les moyennes des unités urbaines plus grandes.
Impact sur les résidents des QPV
Les résidents des QPV sont plus fréquemment victimes de ces délits, représentant une part significative des victimes d’infractions enregistrées dans leur quartier. Par exemple, ils constituent jusqu’à 83 % des victimes d’homicides, de coups et blessures volontaires intrafamiliaux. Pour des infractions telles que les vols avec ou sans armes, ils sont légèrement moins représentés.
Disparités entre les habitants des QPV et leurs voisins
Les habitants des QPV sont au moins deux fois plus souvent victimes de violences que ceux des zones environnantes. Cette tendance se confirme pour la plupart des crimes et délits violents, où les taux de victimation dans les QPV surpassent nettement ceux des unités urbaines plus grandes.
Les mis en cause parmi les habitants des QPV
Les habitants des QPV sont également plus fréquemment impliqués dans des affaires de délinquance. Pour les vols violents, le nombre de personnes mises en cause pour 10 000 habitants est 2,9 fois plus élevé dans les QPV. Cette surreprésentation s’observe aussi dans d’autres types de délits, bien que l’écart soit moins prononcé pour les violences sexuelles.
Des enjeux de sécurité et de cohésion sociale
Ces chiffres mettent en lumière les défis auxquels sont confrontés les QPV en termes de sécurité et de prévention de la délinquance. Ils soulignent la nécessité d’approches ciblées et inclusives pour améliorer la qualité de vie dans ces quartiers, tout en renforçant la cohésion sociale et en luttant contre les inégalités.