Une étude récente révèle que la souche GX_P2V(short_3UTR), un coronavirus de pangolin apparenté au SARS-CoV-2, est capable de causer une mortalité de 100% chez les souris transgéniques exprimant l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2) humaine. Cela soulève des questions importantes sur le risque de transmission de ce virus aux humains et offre un nouveau modèle pour comprendre les mécanismes pathogènes des virus liés au SARS-CoV-2.
Contexte de la découverte
Avant l’épidémie de COVID-19, deux coronavirus de pangolin liés au SARS-CoV-2, nommés GD/2019 et GX/2017, ont été identifiés. Leurs isolats, pCoV-GD01 et GX_P2V, ont été cultivés en 2017 et 2020. Alors que le pCoV-GD01 montre une grande homologie avec le SARS-CoV-2 et peut infecter les hamsters dorés et les souris hACE2, le GX_P2V semble moins pathogène pour ces espèces.
Mutation et pathogénicité de GX_P2V(short_3UTR)
Le mutant GX_P2V(short_3UTR), avec une suppression de 104 nucléotides dans la région non traduite 3′ (3′-UTR), a été cloné pour étudier sa pathogénicité. Des charges virales élevées ont été détectées dans les tissus pulmonaires et cérébraux des souris hACE2 infectées, entraînant une mortalité totale. Cette étude suggère que l’infection cérébrale tardive pourrait être la cause de la mort.
Étude du tropisme tissulaire et de la pathogénicité
L’étude a révélé une présence significative de l’ARN viral dans plusieurs tissus, notamment le cerveau, les poumons, et les yeux. Les charges virales et les titres infectieux dans le cerveau ont augmenté de manière significative au sixième jour post-infection, suggérant une infection cérébrale grave à un stade avancé.
Analyse des réponses immunitaires et pathologiques
Bien que l’infection par GX_P2V C7 n’ait pas entraîné de réactions inflammatoires sévères, des antigènes viraux ont été détectés dans les poumons et le cerveau. Les cytokines et les chémokines n’ont montré que de légères augmentations ou diminutions par rapport aux témoins.
Implications et perspectives futures
Cette recherche met en évidence le potentiel de transmission zoonotique des coronavirus de pangolin et souligne la nécessité d’étudier davantage leur évolution adaptative en culture cellulaire. Le modèle de souris hACE2 utilisé dans cette étude offre une nouvelle perspective pour comprendre les mécanismes pathogènes des coronavirus liés au SARS-CoV-2.
L’étude du GX_P2V(short_3UTR) dans les souris hACE2 souligne l’importance de surveiller les coronavirus chez les animaux sauvages et leur potentiel zoonotique. Les résultats de cette recherche fournissent des informations cruciales pour la prévention des futures épidémies de maladies infectieuses émergentes.
Source de l'étude : https://doi.org/10.1101/2024.01.03.574008