L’empreinte carbone de l’agriculture urbaine 6x supérieure à l’agriculture conventionnelle

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L’agriculture urbaine (AU) est de plus en plus envisagée comme une stratégie pour rendre les villes et les systèmes alimentaires urbains plus durables. Cependant, une question demeure : l’agriculture urbaine est-elle vraiment plus respectueuse de l’environnement que l’agriculture conventionnelle ? Une nouvelle étude d’envergure apporte des réponses nuancées et éclaire les pratiques susceptibles de réduire l’impact climatique de l’agriculture urbaine.

Le poids carbone de l’agriculture urbaine significativement plus élevé

L’étude, la première du genre à comparer l’empreinte carbone de l’agriculture urbaine à celle de l’agriculture conventionnelle sur une large échelle, révèle que l’empreinte carbone des produits issus de l’agriculture urbaine est six fois supérieure à celle de l’agriculture conventionnelle (420 gCO2e contre 70 gCO2e par portion). Toutefois, il existe des exceptions notables, notamment certains légumes comme les tomates et environ 25 % des jardins individuellement gérés qui affichent de meilleures performances que l’agriculture conventionnelle.

Points clés à retenir :

  • Empreinte carbone de l’agriculture urbaine : 420 gCO2e par portion
  • Empreinte carbone de l’agriculture conventionnelle : 70 gCO2e par portion
  • Exceptions notables : Certaines cultures d’agriculture urbaine, notamment les tomates et certains jardins, peuvent surpasser l’agriculture conventionnelle en termes d’impact climatique.

Facteurs influençant l’empreinte carbone

L’analyse met en lumière plusieurs facteurs contribuant à l’empreinte carbone plus élevée de l’agriculture urbaine, notamment :

  • Types de culture et systèmes de culture : Le choix des cultures et les méthodes de culture jouent un rôle crucial dans l’impact environnemental de l’agriculture urbaine.
  • Infrastructure et durée de vie : Les infrastructures de l’agriculture urbaine, comme les lits surélevés et les installations de compostage, représentent une part significative des émissions. Leur durée de vie influence directement l’empreinte carbone.
  • Circularité : L’utilisation de déchets urbains comme intrants peut réduire l’impact climatique de l’agriculture urbaine. Les sites pratiquant cette circularité affichent des empreintes carbones inférieures.

Vers une agriculture urbaine plus respectueuse du climat

Pour favoriser une agriculture urbaine plus durable, l’étude recommande :

  1. Cultiver des cultures généralement produites ou distribuées de manière carbon-intensive : Choisir des cultures dont la production conventionnelle est gourmande en carbone peut aider à maximiser les bénéfices climatiques de l’agriculture urbaine.
  2. Maximiser la durée de vie de l’infrastructure : Amortir les émissions liées à l’infrastructure sur une période plus longue peut réduire significativement l’impact climatique par portion produite.
  3. Promouvoir la circularité : Utiliser les déchets urbains comme intrants réduit la dépendance aux fertilisants synthétiques et diminue l’empreinte carbone.

Implications pour les décideurs et praticiens de l’agriculture urbaine

Les résultats de cette étude soulignent l’importance pour les décideurs et les praticiens de l’agriculture urbaine de considérer attentivement le choix des cultures, la gestion de l’infrastructure et la circularité des ressources pour minimiser l’impact climatique de l’agriculture urbaine. Alors que l’intérêt pour l’agriculture urbaine continue de croître, ces recommandations offrent une voie vers une pratique plus durable et climatiquement responsable.

Un équilibre entre avantages et impacts

Bien que l’agriculture urbaine présente un potentiel indéniable pour rendre les systèmes alimentaires urbains plus durables, cette étude met en lumière la complexité de son impact environnemental. En adoptant des pratiques ciblées, l’agriculture urbaine peut non seulement fournir des avantages sociaux et nutritionnels, mais aussi réduire son empreinte carbone, contribuant ainsi de manière significative aux efforts de décarbonisation urbaine. Les décideurs, les citoyens et les scientifiques jouent un rôle crucial dans la réalisation de cet équilibre.

Source de l'étude : Hawes, J.K., Goldstein, B.P., Newell, J.P. et al. Comparing the carbon footprints of urban and conventional agriculture. Nat Cities 1, 164–173 (2024). https://doi.org/10.1038/s44284-023-00023-3

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Eric GARLETTI
Eric GARLETTIhttps://www.eric-garletti.fr/
Je suis curieux, défenseur de l'environnement et assez geek au quotidien. De formation scientifique, j'ai complété ma formation par un master en marketing digital qui me permet d'aborder de très nombreux sujets.

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