Une récente étude menée par l’équipe de recherche de la Johns Hopkins Medicine met en lumière une éventuelle explication des différences de pression artérielle entre hommes et femmes.
Cet article, initialement publié le 19 mars 2024, suggère que la présence d’un “capteur d’odeur” spécifique, le récepteur olfactif Olfr558, pourrait jouer un rôle crucial dans la régulation de la pression artérielle et expliquer les variations observées entre les sexes.
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Les fondements de la recherche sur le récepteur olfactif Olfr558
La pression artérielle représente un indicateur de santé crucial, variant traditionnellement entre les hommes et les femmes. Chez les souris et les humains pré-ménopausés, les femmes affichent généralement une pression artérielle inférieure de 10 points, tant diastolique que systolique, par rapport aux hommes. Des études antérieures ont suggéré que les hormones sexuelles pourraient influencer ces différences, mais les mécanismes biologiques précis restaient flous. L’équipe de Johns Hopkins, dirigée par Jennifer Pluznick, Ph.D., s’est donc intéressée aux récepteurs olfactifs, en particulier Olfr558 (OR51E1 chez l’humain), traditionnellement associés à la détection des odeurs mais ici impliqués dans un tout autre rôle.
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La découverte du récepteur
La recherche a d’abord mis en lumière la localisation de Olfr558 dans différentes parties du corps, en dehors des cellules nasales traditionnellement responsables de la détection des odeurs. Leurs découvertes ont révélé que ce récepteur était présent dans les cellules des vaisseaux sanguins du rein et dans les cellules granulaires juxtaglomérulaires, impliquées dans la sécrétion de la rénine, hormone régulatrice de la pression artérielle.
Implications de Olfr558 sur la pression artérielle
En analysant les souris femelles et mâles, l’équipe a constaté que l’absence du gène codant pour le récepteur Olfr558 entraînait une augmentation de la pression artérielle chez les femelles et une diminution chez les mâles, éliminant ainsi les différences de pression artérielle liées au sexe. Cette observation soulève des questions quant au rôle du récepteur dans la régulation de la pression artérielle et les mécanismes sous-jacents, notamment la rigidité des vaisseaux sanguins et les niveaux d’hormone rénine.
L’étude humaine et ses implications
L’équipe a également examiné les données génomiques de la U.K. Biobank, se concentrant sur les individus présentant une variation rare du récepteur OR51E1. Les résultats ont montré que les personnes de moins de 50 ans, tant hommes que femmes, avec cette variation génétique ne présentaient pas les différences typiques de pression artérielle liées au sexe. Cette découverte suggère que la variation ou l’absence du récepteur pourrait influencer directement la régulation de la pression artérielle.
Perspectives et futures recherches
Malgré ces découvertes prometteuses, l’équipe de Johns Hopkins souligne que les mécanismes précis reliant directement le récepteur olfactif à la variation de la pression artérielle restent à élucider. Les recherches futures viseront à identifier les types de cellules spécifiques impliqués et à comprendre comment ils influencent la pression artérielle chez les hommes et les femmes.
Répercussions cliniques potentielles
Cette étude ouvre la voie à une compréhension plus approfondie des différences de pression artérielle entre les sexes et pourrait, à terme, influencer les directives cliniques pour le traitement de l’hypertension. Une meilleure compréhension de la biologie fondamentale de ces différences permettrait d’adopter des approches thérapeutiques plus ciblées et personnalisées.
Cet article explore les découvertes récentes concernant les récepteurs olfactifs et leur lien inattendu avec la pression artérielle, mettant en lumière une possible explication des variations observées entre les sexes.
Source: Science