Des scientifiques découvrent un moyen peu coûteux de piéger le CO2 à l’aide de roches ordinaires

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Face à l’urgence climatique, les scientifiques multiplient les efforts pour réduire la concentration de CO₂ dans l’atmosphère. Une équipe de chercheurs vient de développer un nouveau procédé révolutionnaire, capable d’accélérer le captage du carbone par des roches courantes. Cette méthode promet d’être rapide, efficace et peu coûteuse, offrant une alternative aux solutions actuelles, souvent onéreuses et complexes.

Jusqu’à présent, les technologies de capture et de stockage du carbone (CSC) se sont heurtées à des problèmes de rentabilité et de faisabilité à grande échelle. Les systèmes classiques, comme la capture directe de l’air, nécessitent d’énormes infrastructures et consomment beaucoup d’énergie. En revanche, le nouveau procédé repose sur un phénomène naturel accéléré, qui pourrait bien changer la donne.

Un processus naturel accéléré et optimisé

L’idée derrière cette innovation repose sur un principe bien connu des géologues : l’altération des roches silicatées. Ce phénomène naturel permet aux roches, lorsqu’elles sont exposées à l’air et à l’eau, d’absorber du dioxyde de carbone et de le transformer en minéraux stables. Cependant, ce processus prend normalement des milliers, voire des millions d’années.

Les chercheurs ont trouvé un moyen d’accélérer considérablement cette réaction, en broyant les roches pour augmenter leur surface de contact avec le CO₂. De plus, ils ont identifié des conditions optimales (température, humidité, exposition) pour maximiser l’absorption du carbone. Résultat : une capture du CO₂ qui se compte en mois plutôt qu’en millénaires.

Les roches utilisées sont abondantes et peu coûteuses. Parmi elles, les péridotites et les basaltes, riches en silicates, sont particulièrement efficaces pour piéger le carbone. Leur disponibilité à l’échelle mondiale permet d’envisager un déploiement massif sans pression excessive sur les ressources naturelles.

Une solution économique et évolutive

L’une des grandes forces de cette technologie est son coût réduit par rapport aux autres solutions de capture du carbone. Alors que les systèmes classiques, comme la capture directe dans l’air, peuvent atteindre plusieurs centaines de dollars par tonne de CO₂ capturée, le nouveau procédé basé sur l’altération accélérée des roches s’annonce bien plus abordable.

En exploitant des roches abondantes et bon marché, cette méthode réduit les dépenses liées aux matériaux. De plus, le broyage et l’exposition des roches nécessitent peu d’infrastructures sophistiquées, contrairement aux technologies industrielles complexes. Cette simplicité permet une mise en œuvre rapide et à grande échelle, sans dépendre de lourds investissements.

Les secteurs industriels pourraient rapidement adopter cette solution pour compenser leurs émissions de CO₂, notamment dans la production d’acier, de ciment ou dans les centrales électriques. Par ailleurs, certaines régions riches en roches silicatées pourraient en faire un atout économique, en développant des programmes de capture carbone basés sur cette technologie.

Cette usine va éliminer 800 000 tonnes de CO2 par an

Quels impacts pour la lutte contre le changement climatique ?

Si cette innovation tient ses promesses, elle pourrait jouer un rôle clé dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En déployant massivement cette technologie, il serait possible d’absorber des milliards de tonnes de CO₂ chaque année, contribuant ainsi à freiner le réchauffement climatique.

Cependant, plusieurs défis restent à relever. D’une part, la vitesse d’absorption du CO₂ doit être testée dans des conditions réelles et sur le long terme pour confirmer son efficacité. D’autre part, des considérations environnementales doivent être prises en compte, notamment l’impact du broyage et de la dispersion des roches sur les écosystèmes locaux.

Les prochaines étapes consisteront à mener des expérimentations à grande échelle et à évaluer le potentiel de cette technologie dans différents environnements. Les chercheurs espèrent que cette approche novatrice pourra être intégrée aux stratégies globales de lutte contre le changement climatique, en complément d’autres solutions comme la reforestation et les énergies renouvelables.

Résumé en 5 points

✅ Une nouvelle technologie permet aux roches d’absorber le CO₂ rapidement et à moindre coût.
✅ Basée sur un processus naturel accéléré, elle utilise des roches courantes comme les basaltes et les péridotites.
✅ Son coût réduit en fait une alternative viable aux technologies classiques de capture du carbone.
✅ Elle pourrait être adoptée par de nombreux secteurs industriels pour compenser leurs émissions.
✅ Des études à grande échelle sont en cours pour valider son efficacité et son impact environnemental.

Source de l’étude : https://doi.org/10.1038/s41586-024-08499-2

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Eric GARLETTI
Eric GARLETTIhttps://www.eric-garletti.fr/
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