L’Urssaf a récupéré 1,6 milliard d’euros en 2024 grâce à la lutte contre le travail dissimulé. C’est 34 % de plus qu’en 2023 et cinq fois plus qu’en 2013. Cette montée en puissance est le fruit d’une stratégie ciblée et du renforcement des moyens de contrôle.
Depuis 2023, l’Urssaf s’est fixé un objectif ambitieux : atteindre 5,5 milliards d’euros de redressements entre 2023 et 2027. Avec des résultats aussi marquants en 2024, la trajectoire semble bien engagée.
Une approche combinant prévention et répression
Loin de se limiter aux sanctions, l’Urssaf mise sur une double approche : prévenir et contrôler. 26 000 actions de prévention ont été menées en 2024, représentant 80 % des interventions. Elles visent à informer les employeurs et travailleurs indépendants des règles en vigueur.
En parallèle, 6 700 contrôles répressifs ont été réalisés, soit une hausse de +11 % par rapport à 2023. Les secteurs les plus touchés sont le BTP, le commerce et les services aux entreprises. Deux tiers des contrôles ont concerné des employeurs, le reste étant dédié aux travailleurs indépendants, notamment les auto-entrepreneurs.
Des outils technologiques au service du contrôle
L’Urssaf ne se contente plus d’analyses classiques. Le datamining permet de repérer avec une précision accrue les situations suspectes. Grâce à l’exploitation avancée des données, les contrôleurs peuvent cibler des fraudes complexes et agir plus efficacement.
Les inspecteurs spécialisés sont désormais présents dans toutes les Urssaf. Leur expertise permet de traiter un plus grand nombre de dossiers à fort enjeu.
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Une coopération renforcée avec d’autres acteurs
Lutter contre le travail dissimulé exige une action coordonnée. L’Urssaf travaille avec la police, la gendarmerie, TRACFIN et l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI). Ces partenariats stratégiques facilitent les interventions et améliorent la détection des fraudes.
L’Urssaf a aussi intensifié ses contrôles sur les entreprises ayant recours à des travailleurs détachés issus de l’Union européenne. Ces entreprises sont parfois utilisées pour contourner les obligations sociales et fiscales.
Des responsables politiques déterminés
Les résultats obtenus sont salués au plus haut niveau. Pour Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics, chaque euro recouvré est un euro de plus pour les services publics. Catherine Vautrin, ministre du Travail, rappelle que cette lutte est essentielle pour éviter des pertes financières massives.
Astrid Panosyan-Bouvet insiste sur un point fondamental : le travail dissimulé prive les salariés de leurs droits sociaux. Ne pas être déclaré signifie aucune protection en cas d’accident ou de maladie. C’est aussi une menace pour la concurrence loyale entre entreprises.
Enfin, Damien Ientile, directeur de l’Urssaf, met en avant l’engagement des équipes qui œuvrent chaque jour pour garantir justice sociale et équité.
Le seul problème, c’est que le détournement de cotisations est probablement 10 fois plus important a minima.