La géothermie en France, une énergie en pleine expansion qui offre de nombreux avantages même si de nombreux défis persistent.
La géothermie est une source d’énergie propre, locale et peu émettrice de CO2. En exploitant la chaleur stockée sous la surface terrestre, elle permet de produire de l’électricité et de la chaleur pour divers usages : chauffage urbain, industries, piscines et serres agricoles. Elle commence lentement à être testée par plusieurs pays qui y voient une potentielle nouvelle arc dans leur transition énergétique.
Lire aussi :
- Une fortune tend les mains à la Suisse qui veut créer un nouveau secteur dans le marché de l’énergie en alliant le meilleur de 2 mondes : l’IA et la géothermie
- La géothermie va connaitre un boom grâce à de nouvelles techniques de forage permettant de dépasser les 3000 mètres
La France commence à percevoir le potentiel d’une énergie potentiellement quasiment illimitée : la géothermie
L’énergie géothermique représente aujourd’hui dans le monde une capacité installée mondiale de 15 GW, soit environ 1 % de la consommation mondiale d’électricité. L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) prévoit une croissance colossale sur les 30 ans à venir, atteignant 800 GW d’ici 2050, couvrant jusqu’à 15 % de la demande mondiale en électricité.
Les principaux leaders sont les États-Unis, l’Indonésie et la Turquie, avec des projets innovants comme l’extraction de lithium à partir des saumures géothermales. En Europe, la Turquie, l’Italie et l’Islande dominent, avec une puissance totale de 3 193 MW. Le marché mondial, estimé à 50 milliards de dollars (46 milliards d’euros) d’ici 2027, bénéficie des avancées technologiques et du soutien croissant des gouvernements pour réduire les émissions.
En France, la filière se divise en deux catégories principales
- La géothermie de surface, qui capte la chaleur du sol jusqu’à 30°C et l’amplifie via une pompe à chaleur.
- La géothermie profonde, qui exploite des réservoirs souterrains à plus de 150°C pour produire chaleur et électricité.
La géothermie de surface : une adoption croissante
Avec 208 000 installations en fonctionnement, la géothermie de surface s’impose progressivement comme une alternative aux énergies fossiles. Rien qu’en 2023, 4 150 nouvelles installations ont été mises en place, dont 3 900 dans le secteur résidentiel individuel.
Cette technologie permet de produire 4,7 TWh de chaleur et de froid par an, avec un potentiel de croissance significatif. La Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) vise à atteindre 5,2 TWh d’ici 2028.
La géothermie profonde : un rôle clé dans les réseaux de chaleur
La géothermie profonde fournit 2,26 TWh de chaleur par an, dont 89 % sont injectés dans des réseaux de chaleur alimentant des logements et des infrastructures publiques.
Les principaux bassins géothermiques en France sont :
- Le bassin parisien, avec 55 opérations et une production annuelle de 1,95 TWh.
- Le bassin aquitain, qui génère 119 GWh/an.
- L’Alsace, avec une production de 193 GWh/an, notamment grâce à l’usine de Rittershoffen.
La PPE prévoit d’atteindre 3,66 TWh en 2028, soit une augmentation de 60 % par rapport à la production actuelle.
Production d’électricité et extraction de lithium
À des températures supérieures à 150°C, il est possible de produire de manière
directe ou indirecte de l’électricité, éventuellement couplée à la production de chaleur
simultanée
En France, deux centrales géothermiques produisent de l’électricité :
- Bouillante (Guadeloupe) avec une puissance installée de 15,5 MW.
- Soultz-sous-Forêts (Alsace) avec 1,7 MW.
Un projet d’agrandissement est prévu à Bouillante avec l’ajout de 10 MW supplémentaires.
En parallèle, la géothermie profonde devient une source stratégique de lithium, utilisé dans la fabrication de batteries. Le projet Eugeli en Alsace, lancé en 2019, a permis d’extraire les premiers kilogrammes de lithium géothermal. L’objectif est d’atteindre une production annuelle de 2 000 tonnes de carbonate de lithium, soit de quoi alimenter 140 000 batteries.
Un potentiel qui malheureusement fait face à des obstacles
Malgré son potentiel, la géothermie doit surmonter plusieurs obstacles :
- Un cadre réglementaire complexe, qui ralentit le développement de nouveaux projets.
- Un besoin en investissements massifs, notamment pour les infrastructures de forage et de transport de chaleur.
- Une meilleure sensibilisation du public, encore méconnaissant des avantages de cette énergie.
Les objectifs fixés par la PPE montrent cependant une volonté politique de soutenir la filière, avec des perspectives de croissance à long terme.
Résumé en points clés :
- La France dispose de 208 000 installations de géothermie de surface, produisant 4,7 TWh/an.
- La géothermie profonde génère 2,26 TWh de chaleur et pourrait atteindre 3,66 TWh en 2028.
- Deux centrales électriques en activité : Bouillante (15,5 MW) et Soultz-sous-Forêts (1,7 MW).
- Le projet Eugeli ambitionne d’extraire 2 000 tonnes de lithium par an.
- La filière se heurte à des défis réglementaires et financiers mais bénéficie d’une feuille de route ambitieuse.
- Objectif de la PPE : 5,2 TWh de géothermie de surface et 3,66 TWh de géothermie profonde d’ici 2028
Source : geothermie-schweiz.ch
Image réalisée à l’aide de Canva à des fins de représentation de l’article.