L’invention d’un scientifique d’origine chinoise pourrait changer la donne pour les États-Unis
Conçu à partir de fer et d’azote, sans une once de terres rares, cet aimant pourrait bien rebattre les cartes d’un secteur stratégique dominé aujourd’hui par la Chine. Grâce à l’innovation de Jian-Ping Wang, chercheur formé en Chine mais installé aux États-Unis, les moteurs électriques, les éoliennes et les dispositifs médicaux pourraient bientôt échapper à l’emprise asiatique.
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Un aimant révolutionnaire né dans un laboratoire américain
L’histoire commence à l’Université du Minnesota, où Jian-Ping Wang et son équipe mettent au point le premier aimant à base de nitrure de fer. Sa particularité ?
- Aucune utilisation de terres rares comme le samarium ou le dysprosium
- Un champ magnétique supérieur à tous les matériaux connus
En termes simples, cet aimant pourrait remplacer les aimants permanents classiques qui transforment l’électricité en mouvement dans vos téléphones, voitures électriques et IRM.
Actuellement, 92 % du raffinage mondial des terres rares est contrôlé par la Chine, qui réduit désormais ses exportations vers les États-Unis.
Niron Magnetics : une jeune pousse pour une grande ambition
Pour industrialiser cette découverte, Jian-Ping Wang fonde Niron Magnetics, une start-up qui propose des aimants performants, sans terres rares, destinés aux secteurs :
- de l’électronique grand public,
- de l’industrie automobile,
- des machines industrielles.
La promesse est simple : des aimants plus écologiques, moins coûteux, entièrement fabriqués avec des matières premières abondantes et d’origine américaine.
Selon Niron, la technologie de nitrure de fer permet de stabiliser les performances à haute température, un point clé pour les moteurs de nouvelle génération.
Un contexte géopolitique qui accélère la demande
L’intérêt pour la solution de Niron Magnetics ne cesse de croître, notamment depuis que la Chine utilise les terres rares comme levier géopolitique face aux restrictions américaines sur les semi-conducteurs.
D’autant plus que la demande mondiale d’aimants permanents devrait tripler d’ici 2035.
Une fabrication locale pour une souveraineté technologique
Cette année, Niron a lancé la construction de sa première usine à Minnesota.
Le processus industriel mis au point par l’entreprise utilise des équipements classiques, ce qui rend l’échelle industrielle rapidement atteignable.
Le modèle de Niron repose donc sur une montée en puissance rapide, contrairement aux technologies basées sur des composants rares ou complexes à produire.
Une innovation au bon moment
Selon Jonathan Rowntree, PDG de Niron Magnetics, l’intérêt pour cette technologie explose depuis plusieurs années. Le contexte actuel, tensions commerciales, quête de souveraineté industrielle, transition énergétique, offre à la recherche et à cette innovation un terrain d’adoption idéal.
La question n’est plus de savoir si le nitrure de fer va s’imposer, mais à quelle vitesse cette alternative pourra inonder les chaînes de production pour réduire la dépendance critique à la Chine.
Le marché mondial des super aimants pèsera 108 milliards d’euros annuel en 2034
Le marché mondial des superaimants, principalement composés d’aimants en néodyme-fer-bore (NdFeB) et en cobalt-samarium (SmCo), est dominé par la Chine, qui produit environ 85 à 90 % de ces aimants haute performance. En 2024, ce marché valait environ 42,8 milliards d’euros et devrait croître à un taux annuel moyen de 9,4 % jusqu’en 2034 pour atteindre 108 milliards d’euros, porté par la demande croissante dans les véhicules électriques et les énergies renouvelables. L’Asie-Pacifique, avec la Chine en tête, détient près de 40 % de la part de marché, suivie par des acteurs importants au Japon, en Corée du Sud et en Inde. Les superaimants sont essentiels dans les moteurs électriques, les systèmes de direction assistée et les turbines éoliennes, secteurs en forte expansion. Cette croissance est également soutenue par les politiques gouvernementales favorisant la transition énergétique et l’innovation technologique.
Source :
- https://www.scmp.com/news/china/science/article/3307708/china-born-scientist-wang-jianping-forged-rare-earth-free-magnet-will-it-help-west
- https://www.nironmagnetics.com/news/niron-magnetics-secures-funding-from-samsung-ventures-allison-transmission-and-magna-to-accelerate-production-of-rare-earth-free-magnets
- https://www.gminsights.com/fr/industry-analysis/permanent-magnet-market
Bonjour Guillaume
Si vous pensez à la phase tétragonale Fe16N2… ses caractéristiques fondamentales sont connues depuis longtemps.. Depuis longtemps on a parlé d’en faire des aimants???? Mais…
Stabilité des nitrures de fer à “haute” température???? Bon courage !!!
https://arxiv.org › 2009, N Ji
Heavy Fermion metal Fe16N2 and its giant magnetic moment
J. Appl. Phys. 70, 6033 (1991); https://doi.org/10.1063/1.350084 K. Nakajima and T. Yamashita Mössbauer spectroscopy Fe16N2. Samples prepared by ion‐implant nitrification of single‐crystal Fe films. Magnetic moments of the 1st, 2nd, and 3rd N neighbor Fe atoms determined to be 1.3, 2.5, and 3.8 μB, resp. Magnetization along [001] and N atoms had a negative charge.
J. Cadogan, Australian Journal of Physics 50, 1997
4c 2.15 μB, 8h 2.35 μB, 4d 2.85 μB
Bon il il a certains atomes de fer avec plus que 3 µB… et alors !!! ça ne suffit pas à faire un aimant! Coecivité?, (BH)max et stabilité… chimiques
Une autre lubie .. FexNi1-x !!
Les NdFeB et autre Sm-Co ont encoure de beaux jours Trump ou pas Trump, Xi ou pas Xi