La France prépare son grand retour dans une industrie qui pèse 559 milliards d’euros en 2025 : les semi-conducteurs

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Thales, Radiall et FoxConn préparent un électrochoc industriel en France.

Le 19 mai 2025, les trois groupes ont ouvert des discussions pour créer en France une unité d’assemblage et de test externalisé de semi-conducteurs, que les initiés appellent un site OSAT (Outsourced Semiconductor Assembly and Test). La France semble ENFIN reprendre les choses en main sur ce sujet, ho combien stratégique pour son avenir.

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La France prépare son grand retour dans l’industrie des semi-conducteurs

L’unité d’assemblage se concentrerait sur le packaging avancé. Cette étape consiste à encapsuler plusieurs puces dans un même module, résumé en anglais par le terme System In Package (SiP). Résultat ? Une miniaturisation extrême et des performances revues à la hausse pour les objets connectés, les calculateurs d’intelligence artificielle ou les systèmes embarqués critiques. Autrement dit, la matière grise électronique du XXIe siècle.

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Un marché des semi-conducteurs en plein boom

Le marché mondial des semi-conducteurs a généré environ 559 milliards d’euros de revenus en 2024, soit une hausse de environ 95,7 milliards d’euros par rapport à 2023, et devrait atteindre entre 644 et 660 milliards d’euros en 2025 selon les principales prévisions. Cette croissance est portée par la demande pour les IA, cloud et l’électronique avancée. Les derniers chiffres communiqués faisaient état d’un chiffre d’affaires mondial de 51,4 milliards d’euros en mars 2025, soit +18,8 % sur un an, avec les Amériques en tête (+45,3 %) et une capacité de production mondiale prévue à 33,7 millions de tranches de 200 mm par mois.

Le segment des mémoires devrait croître de plus de 24 % en 2025, tandis que les nœuds avancés (5 nm et moins) bénéficieront d’une hausse de capacité de 13 à 17 %, grâce à l’essor de l’IA et des architectures innovantes.

L’Asie reste leader, mais l’Europe et les États-Unis investissent massivement pour renforcer leur souveraineté.

La France n’est pas “complètement absente” de l’industrie des semi-conducteurs : elle compte encore 115 entreprises actives, dont STMicroelectronics, et sa production représentait 11 % de celle de l’UE en 2022, soit 4 à 5 milliards d’euros par an. Toutefois, sa dépendance aux importations s’est accrue depuis les années 2000, notamment pour les étapes les plus avancées de fabrication et d’assemblage, alors que l’Asie et les États-Unis dominent désormais les technologies de pointe. La France reste donc présente mais en position secondaire, avec une industrie concentrée sur certains segments et une perte de leadership sur les nœuds technologiques les plus avancés depuis environ deux décennies.

100 millions de composants par an

L’usine devrait produire plus de 100 millions de SiP par an d’ici 2031. Si l’objectif est tenu, cette usine figurerait parmi les leaders européens du secteur, aujourd’hui dominé par les géants asiatiques et américains.

C’est une réponse aux transformations du marché mondial : aujourd’hui, les prouesses des semi-conducteurs ne tiennent plus seulement à la finesse de gravure, mais à l’intelligence de leur intégration. Le packaging devient aussi décisif que la fabrication elle-même.

Et pour une fois, la France pourrait ne pas rater le coche.

Un investissement structurant à l’échelle européenne

Ce projet s’inscrit dans la logique du “Chips Act” européen, qui vise à doubler la part de marché mondiale de l’UE dans les semi-conducteurs d’ici 2030. L’objectif est limpide : réduire la dépendance à l’Asie, fragilisée par la pandémie de Covid-19 et les tensions sino-américaines.

L’investissement envisagé dépasse 250 millions d’euros, et le projet a vocation à accueillir d’autres partenaires industriels pour en faire un catalyseur à l’échelle continentale.

En somme, ce n’est pas juste une usine, c’est un nœud stratégique, qui pourrait jouer un rôle d’entraînement dans la relocalisation de toute une filière.

Chacun son atout, tous dans le même boîtier

Le casting a été soigné. Thales est un géant français de la technologie de ponte et est connu pour sa maîtrise des composants critiques dans la défense et l’aérospatial, il apporte rigueur et sécurité au projet. Radiall est un spécialiste des connecteurs à haute fiabilité et il maîtrise les contraintes mécaniques et thermiques extrêmes. Enfin FoxConn est un poids lourd mondial de l’assemblage électronique (notamment pour Apple), il apporte ainsi son savoir-faire dans la production de masse.

C’est d’ailleurs la première implantation industrielle en Europe pour FoxConn. Une décision stratégique qui marque une volonté de diversification et d’ancrage sur un continent où les tensions commerciales commencent à peser.

Longtemps à la traine, la France commence à jouer les bons élèves avec une nouvelle usine à 500 millions d’euros pour la production de batteries en Europe

Quel site pour la future usine ?

Pour l’instant, rien n’a été officiellement annoncé. La future usine est toujours en phase d’étude de faisabilité. Le lieu exact, le calendrier des travaux, le nombre d’emplois créés sont encore flous.

Mais les lignes commencent à bouger. En coulisses, plusieurs régions françaises seraient sur les rangs, prêtes à dégainer des aides publiques et des partenariats avec des clusters technologiques.

Source :

  • Communiqué de presse de Thales
  • Chiffres marché du semi-conducteurs : https://www.actutem.com/le-marche-des-semi-conducteurs-va-poursuivre-sa-progression-jusquen-2030

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Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
Très curieux et tourné vers l'économie, la science et les nouvelles technologies, (particulièrement ce qui touche à l'énergie et les entreprises françaises) je vous propose de de découvrir les dernières actualités autour de cette passion

1 COMMENTAIRE

  1. Il est évident que c’est dans la région grenobloise, tout l’écosystème d’intestin et de l’assemblage y est (en plus de radiall)

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