Une usine de batteries à 500 millions d’euros va transformer une friche en moteur industriel du Nord-Pas-de-Calais.
400 emplois, 28 000 tonnes de production par an, un partenariat sino-français, et une implantation Seveso sur 10 hectares : le projet « Macaron » d’Axens, à Saint-Saulve près de Valenciennes, annonce le retour d’une industrie lourde… mais électrifiée. Une cathédrale moderne pour l’électromobilité, sur les ruines de Vallourec.
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Une friche industrielle réanimée à coups d’électrons
Le groupe français Axens a confirmé début mai 2025 son ambition d’implanter une usine de matériaux pour batteries sur l’ancienne friche Vallourec, fermée en 2022. Montant de l’investissement : 500 millions d’euros. La mise en service est prévue pour 2028, avec une concertation publique ouverte jusqu’au 5 juillet 2025.
Ce projet, baptisé « Macaron », cible la production de matériaux actifs de cathode, utilisés dans les batteries lithium-ion. Avec 28 000 tonnes par an, l’usine devrait couvrir environ 3 % de la demande européenne en 2030. Un chiffre qui, à lui seul, résume les ambitions de réindustrialisation et de souveraineté technologique de la filière.
Qui est Axens ?
Axens est une entreprise française spécialisée dans les technologies et équipements pour la transformation du pétrole, du gaz et de la biomasse en carburants plus propres, ainsi que dans la production de produits chimiques et le recyclage des plastiques. Créée en 1977 et basée à Rueil-Malmaison, elle a réalisé en 2023 un chiffre d’affaires de 672,8 millions d’euros et un résultat net de 27,3 millions d’euros. Axens emploie environ 1 270 personnes et opère à l’international, couvrant toute la chaîne de valeur industrielle, de la conception à l’optimisation des unités de production.
Un ancrage stratégique sur l’Escaut
Implantée à Saint-Saulve, dans la communauté d’agglomération de Valenciennes Métropole, l’usine s’étendra sur 10 hectares, à proximité immédiate de l’Escaut et du port fluvial de Bruay-Saint-Saulve. Une localisation qui permettra, selon Axens, de recevoir la totalité des matières premières par voie fluviale, réduisant le recours au transport routier.
Yves Dusart, maire de la commune, souligne que ce site est « intimement lié à l’histoire industrielle de la ville ». Un passé que le projet entend réinscrire dans une trajectoire électrique, loin des fumées des aciéries d’autrefois.
Des centaines d’emplois à pourvoir dès la phase préparatoire
Axens table sur la création de 400 emplois directs, auxquels s’ajouteront environ 200 emplois indirects. Seront recherchés : des opérateurs de production, techniciens, cadres, personnel logistique, mais aussi des spécialistes de la maintenance, du contrôle qualité et de la gestion des utilités (eau, électricité, réseau).
Les recrutements s’étaleront dès 2026, avec un fonctionnement en 3×8 prévu. L’objectif est d’assurer une production continue pour répondre à la demande croissante en batteries, dans un secteur marqué par une forte compétition internationale.
Une usine classée Seveso mais conçue pour limiter les nuisances
Le site sera classé Seveso, en raison du stockage prévu de 2 000 tonnes de matières premières sensibles (nickel, cobalt, lithium, manganèse) et de 800 tonnes de matériaux de cathode.
La directive Seveso est une réglementation européenne visant à prévenir les accidents majeurs dans les sites industriels qui produisent, utilisent ou stockent des substances dangereuses en quantités significatives. Elle impose aux États membres d’identifier ces établissements, de mettre en place des mesures strictes de prévention, des plans d’urgence et d’informer le public sur les risques. Les sites sont classés en « seuil bas » ou « seuil haut » selon la quantité de matières dangereuses présentes, chaque niveau impliquant des obligations spécifiques. L’objectif principal est de limiter les conséquences des accidents pour l’homme et l’environnement
Malgré cette classification, les diagnostics d’impact environnemental rassurent.
L’usine sera implantée à plus de 800 mètres des habitations les plus proches. Les études déjà menées indiquent l’absence de nuisances sonores notables et aucune source identifiée d’odeurs volatiles. Le seul point encore en suspens : l’impact sur le trafic routier, bien que la proximité avec la D935 et l’autoroute A2 laisse entrevoir une accessibilité suffisante.
Un partenariat franco-chinois sous haute tension électrique
Pour atteindre ses objectifs, Axens s’est associé au groupe chinois Minmetals New Energy Materials. Le raccordement électrique du site sera assuré par RTE, gestionnaire du réseau haute tension. Ce partenariat souligne la dimension géopolitique du projet, entre ambitions européennes de réindustrialisation et dépendance à des matériaux stratégiques venus d’Asie.
Concertation publique : le dialogue s’ouvre dans la rigueur
La concertation publique, encadrée par la Commission nationale du débat public, a débuté le 5 mai 2025. Une réunion d’ouverture est prévue ce 13 mai, à la salle des fêtes de Saint-Saulve.
Les habitants sont invités à se prononcer sur les enjeux environnementaux, économiques et sociaux du projet. Une occasion de rétablir un lien direct entre industrie et population, dans un bassin qui a connu son lot de désillusions industrielles ces dernières décennies.
L’industrie des batteries décolle en France
L’industrie des batteries en France et en Europe connaît une accélération majeure, portée par l’essor des giga-factories (méga-usines dans la langue de Molière) et le soutien massif des institutions européennes. En 2025, la « vallée de la batterie » dans le nord de la France regroupe plusieurs usines, dont la présente future usine d’Axens ou giga-usine AESC à Douai, qui prévoit une capacité de 24 à 30 GWh d’ici 2030 et la création de 13 000 emplois directs, dynamisant la filière nationale et européenne. L’Union européenne a lancé un plan d’action doté de 1,8 milliard d’euros pour sécuriser la chaîne d’approvisionnement en matières premières et réduire la dépendance aux importations asiatiques. Les salons spécialisés, tels que le Battery Tech Expo à Lille, témoignent de la vitalité du secteur et de la montée en puissance d’acteurs innovants, des start-ups aux industriels. Enfin, la filière s’appuie sur l’économie circulaire et le développement de procédés de recyclage avancés comme à Lacq (64) avec l’usine de Caremag qui recyclera 2000 tonnes d’aimants et raffinera 5000 tonnes de concentrés miniers après un démarrage prévu fin 2026.
Source : Communiqué de presse d’Axens
Image : Siège social d’Axens à Rueil-Malmaison
On ne veut pas de vos bagnoles pourries qui coûtent une blinde.
Le diesel turbo est suffisant, fiable, illimité si carburant sur la route, performant.
Le reste est de la daube, avec des bactéries de remplacement sur un véhicule, a plus de 10 000€!!!!
Gardez vos batteries, d autant plus que si les chinois vous coupent l appro en terres rares, vous êtes là!
Sans compter l état français qui va taxer a mort les VE pour compenser ce qu il ne gagnera pas sur les taxes carburant, non, merci, et bonne chance!!!!
Bonjour
Les chinois sont de très bons joueur de GO.
Quand ils posent une pierre c’est pour construire des”yeux” qui permettront survie et développements futurs,.par exemple l’achat du port d’Athènes pérennise l’entre de marchandises chinoises en Europe, car ils savent que nous respectons les règles internationales.
Au fait, avez vous essayé d’acheter un terrain en Chine?
Les autorités chinoises vous diront que c’est possible
mais que, mais que, mais que.