Le Cirad, en collaboration avec l’International Standard for Information in Coffee (ISIC), a récemment publié une étude dans la revue Sustainable Production and Consumption qui examine en profondeur l’impact environnemental du café. Cette recherche met en lumière les défis et les enjeux associés à l’évaluation de l’empreinte carbone du café vert, un ingrédient clé de l’une des boissons les plus consommées au monde.
La complexité des évaluations environnementales
Cécile Chéron-Bessou, chercheuse en agroécologie au Cirad et coordinatrice de l’étude, souligne l’importance de la transparence dans les analyses du cycle de vie. Les méthodologies actuelles, bien qu’efficaces, intègrent de nombreuses simplifications et choix méthodologiques qui doivent être clairement exposés afin d’améliorer la fiabilité des résultats. L’objectif principal de cette étude est de contribuer à harmoniser les approches et à fournir des évaluations transparentes et fiables, essentielles pour soutenir les pratiques durables dans la filière café.
Une vue d’ensemble des méthodologies existantes
Le Cirad a examiné 34 études différentes et divers standards internationaux relatifs à la mesure de l’empreinte carbone du café vert. Cette analyse révèle que la majorité des systèmes agricoles étudiés sont situés en Amérique centrale et en Amérique du Sud, régions qui représentent environ 70 % de la production mondiale de café. Cette concentration géographique souligne l’importance de ces régions dans les études environnementales globales.
Facteurs influençant l’empreinte carbone du café vert
L’étude met en évidence plusieurs facteurs clés qui influencent significativement l’empreinte carbone du café vert :
- Les changements d’usage des sols, y compris la déforestation potentielle.
- Les variations dans l’utilisation des engrais azotés.
- Le recyclage ou non des résidus de café et les émissions liées à leur décomposition.
- Les émissions issues de la conversion des baies de café en café vert, notamment à travers des processus tels que la fermentation.
Recommandations pour des évaluations plus précises
Le rapport propose des recommandations pour améliorer la précision des évaluations environnementales, notamment :
- Une meilleure typologie des systèmes d’exploitation du café.
- Une modélisation plus cohérente des changements d’usage des terres.
- Une estimation plus précise de la biomasse totale.
Le café étant une culture pérenne, l’étude recommande également de prendre en compte et d’intégrer les différents stades de développement de la plante dans les analyses du cycle de vie.
Vers une compréhension globale des impacts environnementaux
En parallèle à cette étude, une revue complémentaire analysant d’autres impacts environnementaux du café, depuis sa production jusqu’à sa consommation, a également été publiée. Ce travail approfondit notre compréhension des répercussions environnementales de la filière café et renforce l’importance d’une évaluation exhaustive et rigoureuse pour la soutenabilité de cette industrie cruciale.
Cette recherche représente un pas en avant significatif dans la compréhension et la réduction de l’impact environnemental de la culture du café. Elle offre un cadre de référence pour les producteurs, les consommateurs et les décideurs désireux de favoriser des pratiques plus durables et responsables.