Découverte cruciale à Grenoble pour le futur de la recherche sur la fusion nucléaire.
Nous venons sans doute de vivre un moment historique en France qui comptera pour beaucoup dans la maitrise un jour, de fusion nucléaire. First Light Fusion, en collaboration avec l’Université d’Oxford viennent de réussir une séries d’expériences déterminantes au sein de la source de rayonnement synchrotron la plus brillante au monde l’European Synchrotron Radiation Facility (ESRF) de Grenoble. Mettant la France et la capitale du Dauphiné au centre du monde énergétique de demain.
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Innovation et collaboration à Grenoble pour une expérience qui fera date dans l’histoire de la fusion inertielle
Qu’est-ce que la fusion inertielle ?
La fusion inertielle consiste à comprimer une minuscule bille de combustible, généralement composée de deutérium et de tritium, à l’aide de faisceaux laser très puissants. Cette compression rapide génère une onde de choc qui fait alors imploser la bille, créant des conditions de température et de pression extrêmes en son centre, similaires à celles au cœur des étoiles. Cette implosion transforme alors le noyau de la bille en un plasma très dense, où les noyaux atomiques peuvent fusionner et ainsi libérer de grandes quantités d’énergie.
Le synchrotron de Grenoble au cœur du projet
Le synchrotron de Grenoble est une pure merveille. Il s’agit traditionnellement d’un instrument électromagnétique de grande taille destiné à l’accélération à haute énergie de particules élémentaires. Doté d’une toute nouvelle génération de synchrotron à haute énergie, l’ESRF de Grenoble (parrainé par 20 pays) est la source de rayonnement synchrotron la plus brillante au monde et un centre d’excellence pour la recherche fondamentale et la recherche axée sur l’innovation dans le domaine de la science de la matière condensée et de la matière vivante.
La plus grande installation de production d’énergie pulsée d’Europe
First Light Fusion possède déjà une grande expertise en la matière par le biais de son M3 l’une des plus grandes installations de production d’énergie pulsée au monde et la plus grande d’Europe. pour un coût d’investissement de 4,3 millions d’euros, c’est la seule machine de ce type exclusivement dédiée à la recherche sur la fusion. Utilisant des forces électromagnétiques extrêmes, elle sert principalement à lancer des projectiles à l’hyper-vitesse nécessaire pour une fusion inertielle.
L’expérience menée par First Light Fusion et Oxford
Les chercheurs ont focalisé leurs efforts sur l’étude des ondes de choc à travers des amplificateurs spécialement conçus pour intensifier l’énergie nécessaire à initier une réaction de fusion. Ces amplificateurs, dont First Light Fusion est devenu un spécialiste mondial, ont été mis à rude épreuve durant l’expérience au sein du synchrotron.
Les résultats de l’expérience
Grâce à la brillance et à la qualité de ses rayons X, l’ESRF qui fonctionne comme un « super-microscope » a permis aux scientifiques d’observer en détail la propagation des ondes de choc à l’intérieur des amplificateurs et à travers un échantillon de plastique. Cette observation précise est fondamentale pour valider les performances des amplificateurs et affiner les modèles numériques utilisés pour simuler ces phénomènes complexes.
Un partenariat stratégique pour l’avenir de la fusion
L’expérience s’inscrit dans le cadre du partenariat AMPLIFI, qui réunit First Light Fusion, l’Université d’Oxford, et d’autres institutions académiques de premier plan. Ce partenariat vise non seulement à pousser plus loin la recherche en fusion inertielle mais aussi à former la prochaine génération de chercheurs dans ce domaine émergent.
Quelle suite à l’expérience réalisée à Grenoble ?
Les résultats obtenus à Grenoble sont extrêmement encourageant. Ils représentent une véritable avancée dans la compréhension des processus de fusion inertielle. Comme le souligne Francisco Suzuki-Vidal de First Light, ces expériences sont un pas de géant vers la maitrise de la fusion. La réussite de ces tests ouvre de nouvelles opportunités pour des recherches futures, qui viseront à tester ces technologies à des vitesses encore plus élevées et dans des conditions encore plus extrêmes. Comme l’indique Daniel Eakins, professeur de sciences de l’ingénieur, la capacité à “figer les ondes de choc” offre une fenêtre unique sur leur comportement et leur interaction, un avantage crucial pour le développement futur des amplificateurs de fusion.
Cet article met en lumière les expériences menées par First Light Fusion et ses partenaires à l’ESRF de Grenoble, ainsi que leurs résultats qui pourraient un jour s’avérer décisif pour la maîtrise de la fusion nucléaire.
Source : First Fusion Light
Image mise en avant : ESRF de Grenoble