Révolution dans l’extraction des terres rares grâce à une protéine bactérienne découverte aux États-Unis.
Après une découverte la semaine dernière qui pourrait permettre à terme aux Etats-Unis de se défaire de leur dépendance aux terres rares pour la construction de super aimants, il semble que le pays s’apprête également à augmenter sa propre production de cette ressource devenu Ô combien stratégique. Des chercheurs de l’université Penn State ont en effet isolé une protéine révolutionnaire qui pourrait changer radicalement les méthodes d’extraction de terres rares, rendant le processus plus écologique et moins dépendant des techniques traditionnelles coûteuses et polluantes. Cette découverte promet de diminuer l’impact environnemental de l’extraction de ces éléments si précieux pour nos voitures, portables, frigo, ordinateurs etc
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Protéine LanD : la découverte qui va révolutionner l’extraction de terres rares
La protéine, nommée LanD, a été identifiée pour sa capacité unique à interagir efficacement avec les terres rares. Elle se distingue par sa faculté à capter spécifiquement ces métaux, offrant ainsi une méthode de séparation potentiellement plus propre et plus spécifique que les méthodes chimiques lourdes actuellement en usage. Le professeur Joseph Cotruvo Jr. et son équipe ont démontré que cette protéine pouvait révolutionner la façon dont les industries extrairont les terres rares, en réduisant la nécessité de recourir à des produits chimiques nocifs.
Les États-Unis sur le chemin de l’auto-suffisance ?
La dépendance des États-Unis aux importations de terres rares, principalement de Chine, est bien documentée et assez symptomatique du problème posé par ces matériaux stratégiques. Avec 80% de ses terres rares provenant de l’étranger, les États-Unis sont vulnérables aux fluctuations du marché et aux tensions politiques. L’utilisation de la protéine LanD pourrait permettre de développer une source domestique de ces matériaux essentiels (Ndlr : Le pays a d’énormes réserves de terres rares mais qui sont plus compliquées à exploiter que celles chinoises), réduisant ainsi la dépendance extérieure et renforçant la souveraineté du pays.
Une bactérie à la source de la protéine LanD
La protéine LanD a été initialement étudiée dans la bactérie Methylobacterium extorquens, qui utilise naturellement des terres rares pour sa croissance. L’équipe de recherche travaille maintenant à optimiser cette protéine pour améliorer sa capacité de séparation et sa spécificité, avec l’objectif de l’appliquer à grande échelle dans l’industrie minière. Ces efforts pourraient mener à des techniques d’extraction significativement plus propres et plus efficaces.
Implications environnementales et économiques
En plus de ses implications pour l’approvisionnement en terres rares de nombreux pays, les États-Unis (bien entendu mais pour ainsi dire tout le reste du monde dont la France), l’approche protéinée à l’extraction des terres rares a des implications environnementales majeures. En minimisant l’utilisation de produits chimiques toxiques, cette méthode promet de réduire les déchets dangereux et la pollution associée à l’extraction des terres rares. Economiquement, elle pourrait également réduire les coûts associés à la purification et la séparation de ces éléments, rendant l’extraction plus rentable.
La découverte de la protéine LanD par les chercheurs de Penn State représente une avancée capitale pour l’industrie des terres rares et pour l’environnement. Elle ouvre la voie à des méthodes d’extraction plus propres, plus sûres et potentiellement moins coûteuses.
Source : Penn State University