Des scientifiques américains transforment des plantes en extracteurs de minéraux.
Des biologistes moléculaires de l’Université du Massachusetts à Amherst (UMass Amherst) sont en train de révolutionner l’agriculture avec une méthode innovante pour extraire des minéraux critiques, améliorer les sols et créer des biocarburants. Ces chercheurs transforment la Camelina sativa, une plante de la famille des moutardes, pour qu’elle accumule du nickel de manière hyperactive, un métal crucial pour la transition énergétique verte.
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Le potentiel de la Camelina sativa fait saliver les chercheurs
La Camelina sativa est au centre des recherches de l’UMass Amherst pour ses propriétés uniques en matière d’absorption de nickel, un composant essentiel pour les batteries écoénergétiques et les véhicules électriques. Cette plante pourrait non seulement réduire la dépendance aux méthodes d’extraction minière traditionnelles, souvent destructrices pour l’environnement, mais aussi améliorer la qualité des sols et contribuer à la production de biocarburants.
Vers une méthode durable : le phytomining
Le professeur Om Parkash Dhankher, spécialiste en biologie moléculaire et phytoremédiation, développe depuis des décennies des méthodes pour augmenter le pouvoir naturel des plantes de récupérer et de concentrer des minéraux depuis le sol. Ce processus, nommé phytomining, pourrait bien transformer l’extraction minière en une entreprise écologique, réduisant ainsi son impact environnemental.
Un double avantage pour les sols : dépolluer et miner
La recherche initiale du professeur Dhankher était axée sur la phytoremédiation, une technique utilisant des plantes pour détoxifier le sol. La suite logique de ses travaux consiste à appliquer cette méthode pour extraire des minéraux utiles. En particulier, le nickel, grâce à l’Odontarrhena (anciennement Alyssum murale), est une plante qui peut accumuler jusqu’à 3% de nickel dans sa biomasse.
Un enjeu stratégique : indépendance et durabilité
Le choix de la Camelina sativa pour remplacer l’Alyssum, une espèce invasive, s’explique par sa croissance rapide et sa capacité à produire des ingrédients clés pour les biocarburants. L’objectif de l’équipe de recherche est de reprogrammer génétiquement cette plante pour qu’elle puisse hyperaccumuler du nickel, tout en étudiant les amendements de sol qui optimiseraient cette capacité.
Les implications économiques et environnementales
Si les travaux du professeur Dhankher aboutissent, la Camelina modifiée pourrait répondre à 20 à 30% de la demande en nickel, essentiel pour les industries vertes, tout en offrant une source durable pour les 50 prochaines années. Ce projet est soutenu par une subvention de plus d’un million de dollars du Département de l’Énergie des États-Unis, soulignant son potentiel et son attractivité.
Cet article explore comment les avancées dans la biologie moléculaire à l’UMass Amherst pourraient révolutionner non seulement l’agriculture mais aussi l’industrie minière. En transformant des plantes en bio-mineurs de nickel, les scientifiques proposent une solution écologique pour répondre aux besoins en minéraux critiques tout en préservant l’environnement, illustrant ainsi une fusion remarquable entre la nature et la technologie pour un avenir durable.
Source : https://www.umass.edu/news/article/scientists-umass-amherst-engineer-plant-based-method-precious-mineral-mining