La Chine fait le pari de riz tolérant au stress pour booster les rendements agricoles.
Des scientifiques chinois ont récemment fait une découverte prometteuse qui pourrait révolutionner l’agriculture mondiale en développant une nouvelle variété de riz résistante aux stress environnementaux tels que la salinité des sols. Cette avancée, réalisée par des chercheurs de l’Académie des Sciences Chinoises (CAS) et de l’Université Jiao Tong de Shanghai promet d’apporter sa pierre à l’édifice le plus noble de l’humanité : éradiquer la faim dans le monde.
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Réguler les hormones végétales pour augmenter les rendements du riz
Le projet, dont on pourrait traduire le nom en français par “nouveau gène post révolution verte”, implique la régulation d’une hormone végétale, la gibbérelline, qui permet de cultiver du riz plus tolérant aux stress, même dans des sols salins qui dans le monde représente environ 1,4 milliard d’hectares, soit un peu plus de 10 % du total mondial selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cette découverte pourrait être une solution pour augmenter la quantité de terres arables disponibles à l’échelle mondiale.
Une solution pour les sols alcalins et les températures élevées
Les chercheurs ont identifié deux gènes, nommés ATT1 et ATT2, qui confèrent une résistance à l’alcalinité et à la chaleur. En manipulant la biosynthèse de la gibbérelline, ils ont découvert que le gène ATT2 était particulièrement efficace pour ajuster les niveaux de cette hormone à des niveaux médians optimaux, ce qui est crucial pour maximiser les rendements agricoles sans compromettre la résistance aux stress.
Des résultats impressionnants sous conditions alcalines
Les essais en conditions alcalines ont montré que l’expression accrue du gène ATT2 permettait d’augmenter les rendements de 78 à 101 % par parcelle par rapport aux plantes témoins. Ces résultats mettent en lumière le potentiel significatif de cette découverte pour améliorer la sécurité alimentaire globale face à la croissance démographique, la réduction des terres arables et les changements climatiques rapides.
Utiliser les terres jusqu’ici peu ou pas exploitables par l’agriculture
L’équipe de recherche envisage d’utiliser le gène ATT2 pour développer des “terres marginales”, c’est-à-dire des zones actuellement non exploitées en raison de conditions défavorables, pour une agriculture durable. Cette stratégie pourrait non seulement augmenter les surfaces cultivables mais aussi réduire la dépendance aux pratiques agricoles intensives qui dégradent les sols.
Amélioration de la tolérance aux stress environnementaux
En complément, les scientifiques ont démontré que l’addition d’acide gibbérellique pouvait atténuer les pertes de rendement et améliorer la tolérance aux stress environnementaux, qui ont tendance à réduire les niveaux de gibbérelline dans les plantes.
Quelques chiffres autour du riz
La culture du riz, vieille de plus de 7000 ans, est originaire de Chine et s’est progressivement répandue à travers l’Asie, puis dans le monde entier. Aujourd’hui, le riz est cultivé sur les cinq continents, avec l’Asie représentant environ 90% de la production mondiale. En 2021, la production mondiale de riz s’élevait à 787,3 millions de tonnes, la Chine et l’Inde totalisant à elles seules 52% de cette production. La riziculture irriguée, produisant le riz aquatique, est la méthode la plus répandue et intensive, représentant environ les trois quarts de la production mondiale. Le riz joue un rôle crucial dans l’alimentation mondiale, nourrissant près de la moitié de la population, avec une consommation moyenne d’environ 85 kg par personne en Asie contre 6 kg en Europe.
Source : https://www.scmp.com/news/china/science/article/3296919/could-new-stress-tolerant-rice-china-boost-shrinking-crop-yields
Triste article… A lire ” un printemps silencieux”