Les écrans font partie intégrante du quotidien. Mais une étude menée en Finlande montre que trop de temps passé devant un écran pourrait affecter la santé mentale des adolescents. Pendant huit ans, des chercheurs ont suivi 187 jeunes afin de mieux comprendre les effets de l’exposition aux écrans sur leur bien-être psychologique.
Le constat est clair : plus un enfant passe de temps devant un écran, plus il risque de souffrir de stress et de symptômes dépressifs à l’adolescence. Les téléphones portables semblent particulièrement concernés. À l’inverse, les jeunes pratiquant une activité physique régulière ou un sport encadré présentent moins de stress et moins de symptômes dépressifs.
Mais alors, pourquoi l’écran aurait-il un tel impact sur le cerveau des adolescents ?
Trop d’écran, un stress chronique pour le cerveau
L’usage prolongé des écrans affecte les cycles du sommeil, la concentration et le développement émotionnel. En passant des heures sur un smartphone, une tablette ou une console, le cerveau est exposé à une stimulation constante, ce qui peut empêcher une véritable récupération mentale.
Le sommeil est un facteur clé. La lumière bleue des écrans bloque la production de mélatonine, l’hormone qui régule l’endormissement. Moins de sommeil signifie un cerveau plus fatigué, moins apte à gérer les émotions et plus vulnérable au stress.
Les réseaux sociaux ajoutent un autre problème. Les adolescents se comparent en permanence aux autres, ce qui renforce l’anxiété sociale et les complexes. Une étude menée par l’Université de Pennsylvanie a montré que réduire son temps sur les réseaux sociaux diminue les symptômes dépressifs en seulement trois semaines.
Bouger pour mieux se sentir
L’étude finlandaise révèle aussi que les adolescents pratiquant une activité physique régulière ressentent moins de stress et affichent moins de signes de dépression. Le sport joue un rôle direct sur la production de dopamine et de sérotonine, des neurotransmetteurs qui améliorent l’humeur et réduisent l’anxiété.
Mais ce n’est pas tout. Le sport permet aussi de développer des compétences sociales, de renforcer la confiance en soi et d’instaurer une routine bénéfique pour le cerveau.
Ce qui est frappant, c’est que l’impact positif de l’activité physique est moins fort que l’impact négatif du temps d’écran. Autrement dit, bouger aide, mais ne compense pas complètement les effets néfastes d’une trop grande exposition aux écrans.
Le temps d’écran augmente les risques de maladies mentales chez les préadolescents
Trouver un équilibre entre écrans et activité physique
Les recommandations internationales suggèrent deux heures maximum de temps d’écran par jour pour les enfants et les adolescents. Certains spécialistes estiment que ce chiffre est encore trop élevé. Deux heures par jour, cela représente près d’un mois complet devant un écran chaque année.
Alors, comment réguler le temps d’écran sans tomber dans l’interdiction totale ?
- Fixer des plages horaires sans écran, surtout avant de dormir.
- Encourager des activités alternatives : sport, lecture, jeux de société.
- Éviter les écrans pendant les repas pour favoriser les échanges familiaux.
- Privilégier un usage actif des écrans (création, apprentissage) plutôt qu’un usage passif (défilement infini des réseaux sociaux).
Une responsabilité collective
Les résultats de l’étude ne laissent aucun doute : trop d’écran et trop peu d’activité physique augmentent le risque de stress et de dépression chez les adolescents.
Les parents ont un rôle à jouer, mais ils ne sont pas seuls. Les écoles, les collectivités et même les plateformes numériques doivent aussi encourager des usages plus sains.
Il ne s’agit pas de diaboliser les écrans, mais d’apprendre à les utiliser intelligemment. Car un adolescent en bonne santé mentale aujourd’hui, c’est un adulte épanoui demain.
Source de l’étude : http://dx.doi.org/10.1001/jamanetworkopen.2024.60012