La Chine installe un dôme monstrueux de 1 000 tonnes sur sa future centrale nucléaire high-tech.
Il fait la taille d’un immeuble, pèse plus lourd que 500 éléphants, et protège l’un des réacteurs les plus modernes du monde. Le dôme de confinement du réacteur 3 de la centrale nucléaire de Haiyang vient d’être posé avec une précision d’horloger. Ce chantier titanesque annonce un changement d’échelle dans l’ambition nucléaire chinoise. Et ce n’est pas juste pour faire joli.
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1 000 tonnes d’acier pour le dôme de la centrale nucléaire de Haiyang
La scène aurait mérité une retransmission en direct : le 23 mars 2025, une grue chenille de 3 200 tonnes a soulevé une cloche d’acier de 41 mètres de diamètre et 11 mètres de haut, pour la déposer, tout en douceur, au sommet du bâtiment réacteur.
Temps total de l’opération : à peine deux heures. Une performance digne d’un chirurgien avec des bras de 100 mètres. Le cœur du réacteur 3 est désormais scellé sous une barrière anti-radioactivité de troisième niveau, conçue pour empêcher la moindre fuite en cas d’accident.
Un couvercle géant pour un monstre d’énergie
Ce dôme monumental symbolise la fin de la phase de gros œuvre du réacteur 3. Surtout, il ouvre la voie à l’installation d’un module emblématique des réacteurs nucléaires de troisième génération : le réservoir de refroidissement passif.
Ce réservoir, placé juste au-dessus du cœur du réacteur, contient une grande quantité d’eau qui peut, sans aucune intervention humaine, refroidir la cuve en cas de défaillance, donc même en cas de panne générale.
40 milliards de kWh pour Shandong
Quand les quatre unités de la centrale seront en service d’ici 2027, elles produiront ensemble 40 térawattheures d’électricité par an. C’est l’équivalent de la consommation de la moitié des habitants de la province du Shandong, soit environ 50 millions de personnes.
A ce jour, seules les unités 1 et 2 fonctionnent, depuis 2018 et 2019. À elles deux, elles alimentent déjà un tiers de la demande résidentielle de la région.
Avec les unités 3 et 4, la centrale de Haiyang ne sera pas seulement l’une des plus puissantes du pays : elle deviendra une source majeure de chaleur propre pour la péninsule de Jiaodong, remplaçant progressivement les chaudières au charbon.
CAP1000 : un réacteur américain à la sauce chinoise
Les réacteurs utilisés sont des CAP1000, une version adaptée en Chine du modèle américain AP1000 développé par Westinghouse. Ces réacteurs de génération III+ intègrent plusieurs dispositifs de sécurité passifs, pensés après les événements de Fukushima.
Depuis 2002, la Chine a lancé plusieurs projets de ce type à Haiyang, Sanmen et Lufeng. Les CAP1000 sont plus compacts, plus sûrs, et conçus pour éviter les interventions d’urgence pendant les 72 premières heures d’un incident.
Autrement dit, la centrale peut gagner un temps précieux avant toute décision critique, en laissant la physique faire son travail à la place des humains.
Objectif zéro carbone d’ici 2060
Le nucléaire constitue pour la Chine un pivot stratégique. Le pays s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2060, et ses villes suffoquent déjà sous un smog chronique responsable de 2 millions de morts par an selon l’OMS !
Les centrales comme Haiyang permettent à la Chine de réduire sa dépendance au charbon, tout en assurant une production massive, stable et décarbonée. Une nécessité, tant pour sa population que pour sa diplomatie climatique.
Et le nucléaire servira aussi de point d’appui pour absorber les variations des énergies renouvelables, beaucoup moins prévisibles.
Un chantier, mais surtout une démonstration
Le dôme de 1 000 tonnes posé à Haiyang est véritable message envoyé à ses rivaux : la Chine n’avance plus à petits pas dans le domaine nucléaire, elle construit vite, grand et en maitrise.
Le secteur nucléaire chinois connaît une croissance fulgurante depuis quelques années, positionnant le pays comme nouveau leader mondial dans ce domaine. La Chine prévoit d’atteindre une capacité nucléaire de 70 GW d’ici 2025, avec un rythme de construction impressionnant de 4 à 5 nouvelles unités par an. Cette montée en puissance du nucléaire chinois marque un basculement géographique historique dans l’industrie, traditionnellement dominée par les pays occidentaux.
La France notamment, qui a bien “galéré” avec ses EPR, a sans doute quelques raisons de regarder ce qui se passe à Haiyang en ce moment…
Source : CCTV
Impressionnant une nouvelle fois des capacités industrielles (et pas que) de ce grand pays qu est la Chine ! mais surtout de son peuple en recherches permanentes d évolutions et de capacités de réalisations toujours plus grandioses et novatrices par leurs travail chevillé aux corps ! Les arrogances connues anti chinoises vont bien sur tourner leurs regards ailleurs en revenant aux copies de calandre de carrosserie de leurs réalisations de voitures et autres jouets à noël !! Tout cela est ici dans ces superbes articles qui nous cultivent et nous éclairent sur les nouvelles creations de ce nouveau Monde de demain ou tout ne sera plus pareil! Superbe.
Merci Thank you merci a vous et à Tous.
Oui la chine est capable du meilleur mais aussi hélas de détruire des peuples entiers ex Ouïghours radjihs kazaks mongols yaos etc… Destructions zcculturations langues interdites c est me triste revers
C’est sur les cendres des indiens d’amerique que les u.s.a est née
100/100 d’accord.
Je vis a Guangzhou et je suis chaque jour sidéré par la vitalité de ce pays.
Une Merveille d’ingénierie