Avec cette invention, la France veut s’imposer sur un marché qui pèsera 112 milliards d’euros en 2040 : les engins de chantier électriques

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Un problème de température qui vire parfois à l’incendie résolu avec une invention française. 

Derrière les pelles mécaniques et les tombereaux électriques qui creusent nos carrières se cache une équation délicate : fournir beaucoup d’énergie, très vite, sans transformer le véhicule en torche à cause de l’emballement thermique qui survient quand une cellule de batterie surchauffe et ne parvient plus à dissiper la chaleur. Dans le cas d’un engin de 40 tonnes, on comprend vite pourquoi la gestion thermique est un enjeu central de la transition énergétique.

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La société française WATTALPS, implantée en Isère, propose une parade originale : l’immersion des cellules dans un liquide diélectrique. Ce fluide, non conducteur et non inflammable, baigne directement les cellules. Il capte la chaleur, l’évacue, et empêche la poussière ou l’humidité de s’infiltrer.

Contrairement aux systèmes de refroidissement par air ou par plaques, ici le liquide entoure chaque cellule, comme une baignoire remplie d’eau tiède. C’est à la fois plus direct, plus sûr, et bien plus efficace. Surtout quand la batterie est soumise à une décharge rapide, ce qui est souvent le cas sur des chantiers ou dans les mines.

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Des packs conçus pour les conditions extrêmes

Les modules proposés par WATTALPS vont de 48 à 800 volts, avec une capacité maximale de 500 kWh. Un tel pack permettrait par exemple de faire tourner un bulldozer électrique pendant toute une journée sans recharge !

Ces batteries fonctionnent dans des conditions météo bien moins clémentes qu’un boulevard parisien. De -20°C à +50°C, elles continuent à délivrer leur énergie sans faiblir. Elles sont également certifiées IP67 et IP6K9K, ce qui signifie qu’elles résistent aussi bien à l’immersion sous l’eau qu’au nettoyage à haute pression.

Des applications au-delà les carrières

D’abord testée sur des engins miniers et agricoles, la technologie trouve désormais sa place dans des véhicules plus compacts. Grâce à leur modularité, les batteries de WATTALPS peuvent équiper :

  • des petits tracteurs viticoles,
  • des bateaux fluviaux,
  • des robots logistiques,
  • et même des bornes de recharge mobiles.

La société ambitionne aussi de les intégrer dans des véhicules hybrides ou électriques grand public. Un système polyvalent, donc, qui n’est pas réservé aux géants du BTP.

Un marché potentiel de 112 milliards d’euros à la clé

Le marché mondial des engins de chantier électriques est en forte croissance, avec une augmentation annuelle prévue d’environ 14,7 % jusqu’en 2030. En 2025, plus d’un million de nouveaux engins de construction seront produits dans le monde, bien que la majorité utilise encore des moteurs diesel, l’électrification progresse rapidement grâce à des solutions innovantes comme les moteurs électriques haute performance et les batteries à haute tension. Selon un rapport, la valeur du marché des machines électriques dans la construction pourrait atteindre 126 milliards de dollars (112 milliards d’euros) d’ici 2044, témoignant d’une expansion continue liée à la demande croissante pour des équipements plus durables et moins polluants. Malgré cela, le déploiement reste encore embryonnaire en raison de défis techniques comme l’autonomie des batteries et les temps de recharge, mais les modèles électriques se multiplient surtout pour les chantiers urbains où les avantages environnementaux et sonores sont majeurs. Enfin, les innovations technologiques, l’intégration de l’intelligence artificielle et la digitalisation des engins contribuent à accélérer cette transition vers des machines plus propres et connectées.

Un atout pour les constructeurs de machines

Avec cette technologie, WATTALPS séduit de plus en plus d’acteurs de l’industrie lourde. Pour eux, l’enjeu est double : réduire les émissions de CO₂ et minimiser les risques d’incidents sur site qui peuvent coûter plusieurs centaines de milliers d’euros, sans compter l’arrêt de production.

En proposant une gestion thermique passive mais robuste, la société offre une solution adaptée à l’environnement rude des chantiers, tout en évitant d’alourdir les processus de maintenance.

Un modèle économique basé sur la sécurité et la flexibilité

L’approche de WATTALPS ne consiste pas à réinventer la batterie lithium-ion, mais à la rendre plus fiable, plus endurante et plus sécurisée. Cela représente un avantage compétitif majeur dans un secteur où le temps d’arrêt coûte cher et où la sécurité est prioritaire.

La France, souvent à la traîne sur les gigafactories, démontre ici qu’elle peut jouer la carte de l’ingénierie de précision, avec une solution thermique aboutie. Loin des promesses marketing, WATTALPS fournit un système opérationnel, déjà adopté sur le terrain.

À l’heure où chaque kilowatt-heure compte, refroidir mieux, c’est produire plus longtemps, sans interruption.

Source : https://chargedevs.com/newswire/wattalps-offers-batteries-with-immersion-cooling-for-demanding-commercial-ev-applications

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Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
Très curieux et tourné vers l'économie, la science et les nouvelles technologies, (particulièrement ce qui touche à l'énergie et les entreprises françaises) je vous propose de de découvrir les dernières actualités autour de cette passion

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