Cette centrale galloise qui garde le Royaume-Uni sous tension, même quand tout saute !
C’est en 1984, au cœur des montagnes galloises, qu’une idée presque poétique a vu le jour : utiliser l’eau comme une batterie géante. La centrale hydroélectrique de Dinorwig n’est pas une “bête” centrale hydroélectrique. Son rôle est en effet plutôt de stocker les excès d’énergie produits la nuit, puis de les relâcher dès que les habitants se lèvent et allument leurs bouilloires.
Le principal est cruellement simple : quand il y a trop d’électricité sur le réseau, l’eau est pompée vers le haut. Quand il en faut, l’eau dévale et fait tourner les turbines. Un cycle infini, au rythme des besoins des foyers et des usines… Qui tient encore 40 ans plus tard.
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La magie du pompage-turbinage, une idée qui remonte aux années 80 avec Dinorwig
En moins de 75 secondes, cette centrale est capable d’envoyer jusqu’à 1 800 MW sur le réseau. Pour y parvenir, elle utilise un tunnel de 1 640 mètres où l’eau se précipite à travers des turbines de 300 MW chacune. En tout, ce sont 325 500 litres qui déferlent à chaque appel de puissance !
Ce déferlement permet à la fréquence de rester à 50 Hz, le tempo qui évite aux ampoules de clignoter et aux usines de s’arrêter. Mieux : quand la lumière s’éteint partout, Dinorwig peut rallumer la machine, comme une étincelle de redémarrage.
Un vieux sage remis au goût du jour
Après quarante ans de bons et loyaux services, Dinorwig va profiter d’un coup de jeune : un chantier de 1,16 milliard d’euros qui va durer 10 ans pour lui donner 25 ans de rab. Un investissement qui paraît énorme, mais qui reste trois fois moins coûteux qu’un projet neuf.
À l’heure où l’on cherche à optimiser chaque euro dépensé pour l’énergie, prolonger la vie de Dinorwig est une décision pleine de bon sens de nos amis britanniques.
Les énergies renouvelables dans la danse
Avec l’essor de l’éolien et du solaire, la question de l’intermittence est sur toutes les lèvres. Quand le vent souffle trop fort ou que le soleil tape, la production d’électricité dépasse les besoins. Là, Dinorwig devient une éponge, stockant l’énergie en pompant l’eau en hauteur.
Et quand le vent retombe ou que les nuages arrivent, cette même eau est libérée, transformant l’énergie potentielle en électricité, prête à répondre aux appels du réseau.
Une solution qui dépasse les frontières
Aujourd’hui, l’hydroélectricité ne pèse que 2 % de la production au Royaume-Uni. Mais des installations comme Dinorwig démontrent que, même discrète, elle reste un pilier indispensable pour stabiliser le réseau et éviter les coupures.
La Suisse a déjà adopté un modèle similaire, capable de charger jusqu’à 400 000 batteries de voitures électriques en un claquement de doigt. Preuve que la vieille technologie hydraulique a encore de beaux jours devant elle, tant qu’elle est bien pensée.
Quand le passé inspire l’avenir
Dinorwig, c’est l’exemple d’une installation qui a su traverser les époques en se réinventant. Son rôle de rempart contre les coupures d’électricité prend un relief particulier à mesure que la transition énergétique progresse.
Plutôt que de tout démolir pour reconstruire, ce projet illustre une approche plus futée : améliorer l’existant pour accompagner les nouvelles énergies. Car au fond, l’eau qui tombe a toujours quelque chose à nous apprendre sur la manière de garder les lumières allumées.
Les plus grandes Stations de Transfert d’Énergie par Pompage (STEP) du monde
Centrale / Installation | Pays | Puissance installée (MW) | Particularités principales |
Fengning | Chine | 3 600 | Plus grande centrale de pompage-turbinage au monde, mise en service 2019-2021 |
Bath County | États-Unis | 3 003 | Plus puissante centrale américaine, située en Virginie |
Huizhou | Chine | 2 448 | Centrale majeure en Chine, forte capacité de stockage |
Guangzhou | Chine | 2 400 | Importante centrale chinoise, proche de grandes zones industrielles |
Grand’Maison | France | 1 800 | Plus grande centrale française, située en Isère |
Dinorwig | Royaume-Uni | 1 728 | Centrale britannique majeure, reconnue pour sa rapidité de mise en service |
Entracque | Italie | 1 317 | Centrale italienne importante dans les Alpes |
Coo-Trois-Ponts | Belgique | 1 164 | Centrale belge, un des plus grands d’Europe |
Linth-Limmern | Suisse | 1 140 | Complexe suisse avec plusieurs réservoirs et centrales |
Vianden | Luxembourg | 1 096 | Centrale luxembourgeoise, l’une des plus puissantes en Europe |
Source : https://www.waterpowermagazine.com/analysis/drainage-teams-go-deep-underground-to-help-keep-hydropower-flowing
Image : La centrale électrique de Dinorwig au Pays de Galles.
Au départ les STEPbpnt été développées pour stocker l’énergie nucléaire de nuit pour la restituer aux pointes du matin et surtout de début de soirée.
Le besoin n’est pas nouveau ; “grand’maison” date de 1986; et est inérant au fait que l’électricité produite doit être égale à celle consommée à l’instant T.
Sans ces outils , on est obligé de brider la production et d’augmenter la puissance de parc pour faire face aux pointes, avec des outils de production utilisés que quelques heures par an, donc peu rentables.