Même les Américains sont sous le charme du LCA60T qui va permettre de ressusciter les zeppelin

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Flying Whales : le retour du dirigeable au service des territoires isolés.

Pour beaucoup, les zeppelins sont des géants des airs relégués au rang de curiosité des années folles et dont la fin tragique du plus célèbre d’entre eux, le Hindenburg, a sonné le glas de l’aventure.
Pourtant… Sous la pression environnementale, de nouveaux projets semblent émerger depuis quelques années et c’est le cas de Flying Whales, entreprise française notamment installée en Nouvelle-Aquitaine, qui y croient dur comme fer et nourrit l’ambition de transporter des charges lourdes là où nul camion ou train n’ose s’aventurer.

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Le retour des géants des airs avec le LCA60T de Flying Whales

Un dirigeable est un aéronef plus léger que l’air, doté de systèmes de propulsion et de gouvernes qui lui permettent de se déplacer et de manœuvrer de manière contrôlée dans les trois dimensions.

Il peut être de structure souple, semi-rigide ou rigide selon la présence et la nature de son armature interne.

Un Zeppelin est un type spécifique de dirigeable rigide, inventé par le comte allemand Ferdinand von Zeppelin à la fin du XIXe siècle. Sa structure repose sur un cadre métallique rigide recouvert d’une enveloppe textile, contenant plusieurs cellules internes remplies de gaz porteur (souvent de l’hydrogène ou de l’hélium). Cette conception permet au Zeppelin d’être plus grand, plus robuste et capable de transporter des charges plus lourdes que les dirigeables souples. Le premier dirigeable rigide, le LZ-1, conçu par Ferdinand von Zeppelin, effectua son vol inaugural en 1900 sur le lac de Constance en Allemagne. Rapidement, les Zeppelins devinrent des symboles de l’aviation naissante, utilisés pour le transport civil et militaire. Leur âge d’or s’étendit jusqu’aux années 1930, avec des modèles célèbres comme le Graf Zeppelin et le Hindenburg. Le crash du Hindenburg en 1937 marqua un coup d’arrêt à leur développement commercial.

Depuis, les dirigeables rigides ont été largement supplantés par les avions, mais continuent d’inspirer des projets modernes pour des usages spécifiques. C’est le cas du LCA60T de cet article.

Le LCA60T, un mastodonte tout en finesse

Le cœur de l’aventure s’appelle LCA60T. Derrière ce nom de code, un dirigeable rigide hors normes, capable d’embarquer jusqu’à 60 tonnes de marchandises. Une capacité qui, à elle seule, suffit à faire pâlir d’envie les transporteurs routiers.

Son secret réside dans une carapace de matériaux composites dernier cri, une aérodynamique soignée et un système de propulsion électrique hybride. Le tout pour réduire drastiquement les émissions de CO₂, tout en rendant possible l’acheminement de charges gigantesques dans des zones inaccessibles par la route.

Une usine géante en Gironde

Pour donner vie à ses baleines volantes, Flying Whales a choisi la Gironde. À Laruscade, l’usine géante, dont la mise en service est prévue en 2027, sera le théâtre de l’assemblage final. Un projet industriel d’envergure, financé en partie par les 122 millions d’euros déjà levés et bientôt complétés par un nouveau tour de table de 150 millions d’euros.

Le premier vol opérationnel du LCA60T est annoncé pour 2029. Un horizon qui semble proche quand on pense aux défis techniques que représente un tel dirigeable.

Des ambitions qui dépassent l’Hexagone

Flying Whales ne se contente pas de produire  uniquement dans l’Hexagone. La société a mis le cap sur le Québec, avec un site à Cookshire-Eaton en Estrie. Pourquoi là-bas ? Pour répondre à un besoin criant : transporter du bois massif et des structures préfabriquées dans les régions du Nord-du-Québec, là où aucune route ne s’aventure.

En s’alliant à Chantiers Chibougamau, un acteur local, Flying Whales adapte son projet aux réalités nord-américaines. Même si la collaboration n’en est qu’au stade des discussions, elle révèle l’énorme potentiel du dirigeable dans des zones reculées. A noter également la présence du chinois AVIC General France dans le capital avec 24,99%.

Représentation d'artiste du LCA60T.
Représentation d’artiste du LCA60T.

L’écologie au coeur des préoccupations

Le transport aérien classique est gourmand en kérosène et en infrastructures. Le LCA60T entend jouer une autre partition : voler au-dessus des forêts et des montagnes sans couper de routes ni poser de rails. Résultat : moins de fragmentation des habitats naturels et un impact réduit sur les paysages.

Pour être à la hauteur de ses ambitions, Flying Whales a dû composer avec les contraintes environnementales locales. À Laruscade, l’usine a nécessité une dérogation pour protéger la loutre et le vison d’Europe. En contrepartie, l’entreprise a pris des engagements stricts : restaurer des zones humides, créer des corridors écologiques, prouvant qu’elle ne prend pas la biodiversité à la légère.

Une aventure collective et humaine

Flying Whales, c’est aussi une équipe de passionnés. Des ingénieurs aux pilotes, chacun met la main à la pâte pour transformer un rêve d’enfant en réalité industrielle. Et pour former la première génération de pilotes spécialisés, la société a même acquis un dirigeable école, l’A60R. Il sera certifié dès 2025, comme un clin d’œil à la tradition aéronautique française.

L’entreprise ne compte pas s’arrêter là. Sa filiale Flying Works planche déjà sur les versions futures du dirigeable, prêtes à intégrer les dernières avancées technologiques. Sécurité, autonomie, performance : les ingénieurs ont encore de quoi s’amuser pour peaufiner leur mastodonte des airs.

Une reconnaissance américaine

Le Washington Post a récemment mis en avant la renaissance des dirigeables, perçus outre-Atlantique comme la promesse d’une alternative bas carbone pour le transport de fret. Les Américains semblent y croire dur comme fer : ils voient dans ces aéronefs une réponse aux défis logistiques d’aujourd’hui, tout en réduisant drastiquement l’empreinte environnementale du secteur aérien.

Dans ce panorama, FLYING WHALES occupe une place de choix. L’article du quotidien américain cite l’entreprise comme l’un des acteurs qui font passer le dirigeable de la nostalgie à la réalité. Les Américains s’enthousiasment pour la capacité de ces géants des airs à transporter des charges exceptionnelles, à atteindre des zones isolées sans infrastructures, et même à intervenir lors de missions humanitaires ou d’urgences.

Bref, ces dirigeables nouvelle génération n’apparaissent plus comme de simples curiosités, mais bien comme un outil d’avenir que les Américains veulent voir voler au-dessus de leurs forêts, de leurs déserts ou de leurs villes. Et FLYING WHALES entend bien répondre à ces attentes avec ses solutions innovantes, prêtes à transformer les cieux en routes plus propres et plus souples.

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Fiche technique du LCA60T

Caractéristique Détail
Nom LCA60T (Large Capacity Airship 60 Tons)
Longueur 200 mètres
Diamètre 50 mètres
Volume d’hélium 180 000 m³
Charge utile maximale 60 tonnes
Dimensions de la soute 96 m de long, 8 m de hauteur, 7 m de large
Capacité de transport Charges volumineuses dans la soute ou sous élingues à l’extérieur
Vitesse maximale 100 km/h (54 nœuds)
Altitude de vol maximale 3 000 m AMSL (10 000 ft) avec charge utile complète
Altitude de vol opérationnelle 600 m AGL (au-dessus du sol)
Puissance moteur Jusqu’à 4 000 kW (5 360 chevaux)
Structure Rigide, en matériaux composites, recouverte d’un textile innovant
Gaz porteur Hélium, non pressurisé, inerte
Propulsion 32 moteurs électriques D250, batteries lithium-ion haute tension, futur passage aux piles à hydrogène
Chargement/déchargement Possible en vol stationnaire, sans besoin d’infrastructures lourdes au sol
Impact environnemental Réduction significative des émissions de CO₂ grâce à la portance naturelle et propulsion électrique hybride
Usage ciblé Transport de charges lourdes dans des zones isolées ou difficiles d’accès (ex : pales d’éoliennes, bois, équipements lourds)

 

Visuel de mise en avant réalisé à l’aide de Canva à des fins de représentation de l’article.

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Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
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