Une nouvelle technologie permet une agriculture sans soleil et réduisant l’utilisation des terres de 94%.
Thomas Malthus était un économiste très en vogue au XIXème siècle qui se demandait comment on allait faire face à l’accroissement spectaculaire de la population mondiale. On lui doit un courant de pensée : le malthusianisme. Ce courant revient à la mode depuis quelques années dans les pays occidentaux, notamment en 2024 avec une population qui dépasse désormais 8,2 milliards d’habitants sur Terre, on se demande comment il sera possible de nourrir, peut-être 9,6 milliards d’habitants en 2050 (d’après l’ONU) ? Heureusement l’innovation en agriculture ne cesse de nous surprendre avec une dernière venue : l’électro-agriculture, une technologie qui promet de bouleverser les paradigmes traditionnels de la production alimentaire. En remplaçant la photosynthèse, ce système pourrait non seulement augmenter considérablement l’efficacité de l’agriculture mais aussi minimiser drastiquement son empreinte sur les terres arables.
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Qu’est-ce que l’électro-agriculture ?
L’électro-agriculture repose sur un principe simple mais révolutionnaire : remplacer la photosynthèse traditionnelle, où les plantes convertissent seulement environ 1% de l’énergie lumineuse absorbée en énergie chimique, par un processus beaucoup plus efficace. Cette méthode utilise des panneaux solaires pour générer une réaction chimique entre le dioxyde de carbone (CO2) et l’eau, produisant de l’acétate. L’acétate est une molécule simple que les plantes peuvent directement utiliser comme nourriture, éliminant ainsi la nécessité de la lumière solaire pour la croissance des plantes.
Une efficacité accrue pour une empreinte réduite
En utilisant l’électro-agriculture, il serait possible de réduire l’utilisation des terres agricoles jusqu’à 94%. Cette réduction massive de l’espace nécessaire pourrait transformer des millions d’hectares de terres agricoles en habitats naturels ou en espaces pour d’autres usages humains. La culture pourrait alors se faire dans des fermes verticales, multi-étages, où chaque niveau optimise l’espace et les ressources, rendant la production alimentaire plus durable et moins dépendante des variations climatiques. Si on s’en referre aux capacités actuelles, avec un simple produit en croix on peut se dire qu’il serait possible de nourrir une population de plus de 136 milliards d’habitants avec cette méthode !
Le rôle clé de l’acétate
L’acétate, au cœur de l’électro-agriculture, est une molécule qui pourrait devenir la principale source d’énergie pour les plantes modifiées génétiquement pour ce processus. Traditionnellement, lors de la germination, les plantes utilisent des voies métaboliques pour décomposer les réserves alimentaires dans leurs graines, un processus qui s’éteint lorsque la photosynthèse commence. Les bioingénieurs cherchent à réactiver ces voies dans les plantes matures afin qu’elles puissent consommer de l’acétate et se développer sans lumière solaire.
Plus qu’une simple théorie
Les recherches initiales sur l’électro-agriculture ont été prometteuses, montrant que des plantes comme les tomates et la laitue peuvent non seulement survivre mais prospérer en utilisant l’acétate comme source d’énergie. Ces expériences ouvrent la voie à des applications plus larges, notamment pour des cultures caloriques essentielles telles que le manioc, les patates douces et les céréales. La possibilité de cultiver ces plantes en intérieur sans dépendance à la lumière directe du soleil pourrait révolutionner les stratégies alimentaires globales, surtout dans les régions peu ensoleillées ou surpeuplées.
Implications environnementales et futures
L’impact de l’électro-agriculture sur l’environnement pourrait être monumental, notamment en termes de réduction de l’empreinte carbone. Cette méthode permettrait une gestion plus précise des ressources telles que l’eau et les engrais, et une réduction significative des impacts néfastes de l’agriculture conventionnelle sur l’environnement. De plus, en déplaçant la production alimentaire vers des environnements contrôlés, on pourrait significativement atténuer les effets du changement climatique sur l’agriculture.
Autres organismes et applications commerciales
La portée de l’électro-agriculture s’étend au-delà des plantes à des organismes comme les champignons, les levures et les algues, qui peuvent naturellement utiliser l’acétate comme source d’énergie. Cette adaptabilité rend la technologie attrayante pour une application commerciale rapide, potentiellement révolutionnant non seulement la culture des plantes mais aussi la production d’autres types d’aliments.
Cet article explore l’impact potentiel de l’électro-agriculture, une technologie innovante qui pourrait révolutionner la production alimentaire. En réduisant drastiquement l’utilisation des terres et en améliorant l’efficacité énergétique, cette méthode offre une solution prometteuse face aux défis climatiques et de durabilité de l’agriculture traditionnelle.
Source : http://dx.doi.org/10.1016/j.joule.2024.09.011
Si l’agriculture peut se passer de soleil, elle ne peut et ne pourra jamais se passer d’eau
La technique c’est une chose, les règles de trois une autre, mais auriez-vous VRAIMENT envie de vivre sur une Terre peuplée de plus de 100 milliards d’individus ??
Commençons par définir où nous voulons aller avant de prendre la route !
La population mondiale ne va pas monter indéfiniment a 100 milliard, c est le temps que les pays fassent leur transition démographique, l Europe est aujourd’hui une population qui vieillit car on fait moins d enfants dans une cinquantaine d années ça sera le cas de L Afrique aussi.
Il n’y a pas que la nourriture comme problème à l’accroissement de la population ; ce serait une grave erreur que de croire ça. Adduction et assainissement de l’eau, transport, chauffage, logement, travail, accès aux hôpitaux et aux services publics, les routes, et j’en passe… sans même parler d’énergie ni de pollution (la consommation d’autant de personnes pollue forcément plus, ne serait-ce que les vêtements dont on ne sait plus quoi faire).
On nous parle de revenir aux niveaux de pollution de l’ère pré-industrielle, mais il est rare de voir indiqué en même temps qu’à cette époque, il n’y avait qu’1,5 milliard de personnes sur Terre… au lieu de plus de 8 aujourd’hui…
Ca fait 50 ans qu’on nous dit de consommer moins, de polluer moins. On n’y arrive pas et le résultat le plus critique est le changement climatique. On ne peut pas être beaucoup à polluer beaucoup, on n’arrive pas à être beaucoup à polluer peu, être peu à polluer peu sera tout aussi difficile. Nous n’avons guère d’autre choix que d’être moins nombreux à polluer de moins en moins. Mais il faut le choisir et adapter nos systèmes économiques et de retraite en conséquence car sinon la transition va être brutale…
Complètement d’accord,à mille pour cent,et comme d’habitude,les gens vont gueuler quand il faudra faire des efforts.
Si vous pensez que c’est les 8 milliards de personnes qui polluent vous vous trompez grave!
Je t’aime
Les terres sont composées de substances qui enrichissent les légumes et fruits produits.
Qu’en est-il de cet « acétate stérile » ?
Plus aucune saveurs, plus aucun pouvoir nutritionnel, l’industrie des compléments alimentaires doivent se réjouir de cette avancée socio-alimentaire !
Tout aliment créé en dehors de sa normalité ne contient pas les nutriments normaux avec lesquels nous avons évolué, et ne constituera donc jamais une alternative saine.
C’est un futur qui ne fait vraiment pas rêver !
Encore une découverte qui va sauver le monde, en théorie, avant qu’on réalise que c’est une aberration écologique de plus.
Toujours le même objectif: produire plus et consommer plus, la croissance infinie. Sauf que les ressources ne sont pas infinies, tout comme la possibilité de traiter nos déchets. À quoi bon pouvoir nourrir 136 milliards de pollueurs ? Et à quels coûts, que ce soit d’un point de vue économique ou écologique ?
L’agriculture dite conventionnelle est déjà une agriculture industrielle, avec la même saveur qu’une baguette de supermarché. Avec tous ces traitements on fait l’équivalent d’une culture hors-sol en plein champ, les sols des parcelles cultivées sont stériles.
Vu sous l’angle de cet article pourquoi ne pas ingérer directement de l’acétate ou autre substance pour se passer directement de l’agriculture, ne plus avoir besoin manger, et gagner du temps sur les repas ?
J’ai grandi dans la Beauce, je suis curieux de voir ce qui est envisagé pour remplacer ces quelques milliers de km2 de champs de céréales ! Un hangar géant avec des milliers d’étages ?
Une bonne nouvelle qui merite au moins un commentaire positif ! Et puis personne ne nous oblige a nous reproduire jusqu’à ce seuil 🙂
Un peu d’entrain, que diable 😊
L’avantage d’une telle avancée technologique en agriculture alimentaire fera peut être prendre conscience que l’être humain n’est pas une machine mais un être doté d’un esprit fondé sur la curiosité, l’envie de surpasser les connaissances de son monde actuel,de réfléchir à l’avenir de l’humanité, d’adapter les productions en devenir pour le bien du vivant.
Peut-être que demain nous aurons d’autres scientifiques qui apporterons de nouvelles connaissances sur les énergies du futur,d’autres sur les déplacements en régions ,en ville,en campagne et à travers le monde.
Et alors,quelles seront vos réactions ?
Compréhension, dénigrement, ?
Qui disait ” je n’ai pas confiance en l’homme mais en l’humanité”.
Ravage
Encore une question “d’argent” et qu’en n’ai t’il du “pouvoir” car sa sera sûrement cet question quand il sera question de savoir qui pourras manger et surtout de la pollution qui en sortira de là,,,Et encore et encore plus !!
Bonjour,
En ce qui me concerne je ne veux pas privilégie la généralisation ce type de production. C’est vrais qu’on pourrait nous faire miroiter la fin de la famine dans le monde. Cette technique de faire croître des légumes de cette façon là est fort semblanble à celle qui est pratiquée depuis de longue années dans les pays nordiques où à certains moment de l’année la lumière du soleil est moindre. La culture hydroponique aussi donne sa part de chose. Mais quand on goûte ces aliments c’est là qu’on se retrouve face à la dure réalité des choses … Des aliments qui n’ont pas de saveur … qui n’ont pas de consistance. Je ne doute pas qu’avec quelques molécules organiqies on pourrait arranger les choses.
Je ne peux néanmoins m’empêcher de penser que cette technique est probablement développée pour être utilisée ailleur que sur terre … Mais le probléme de l’eau sera toujour présent pour le développement des légumes, des fruits, céréales et autres.
Pour les viandes, les poissons, les volailles comment on fait?
C’est quoi l’idée?
Alors avant de livrer la planète au béton, pour ainsi dire il faut bien, bien y réfléchir… Pour ma part c’est bien réfléchi. J’aime ma planétre comme elle est même si je suis pas d’accord comme on la malmène et les vrais légumes de mon jardin aussi.
La faim dans le monde est un business comme les autres et l’éradiquer m’intéressera pas les investisseurs, donc encore un projet qui tombera dans l’oubli.