Les ekranoplans, dernier symbole de l’URSS sur la mer Caspienne.
Les ekranoplans constituent l’un des sommets atteint par l’ingénierie soviétique pendant la Guerre Froide. Ces engins uniques, qui ont combiné avec un certain panache les caractéristiques des avions et des navires, ont longtemps défié les frontières des “technologies conventionnelles”. Ils n’étaient ni des avions ni des bateaux traditionnels. En effet, ces léviathans des mers soviétiques exploitaient “l’effet de sol” pour glisser à grande vitesse juste au-dessus de la surface de l’eau, créant ainsi un coussin d’air porteur qui les soutenait.
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Les ekranoplans : L’héritage oublié de Rostislav Alekseïev
Rostislav Alekseïev, souvent éclipsé par d’autres concepteurs soviétiques plus célèbres comme Andreï Tupolev, mérite une place de choix dans l’annuaire des innovateurs maritimes et aéronautiques. Son travail, principalement concentré autour du développement des ekranoplans, a conduit à la création de machines impressionnantes qui mélangaient ingénieusement les principes de l’aéronautique et de la construction navale. Alekseïev a non seulement imaginé mais aussi réalisé ces engins qui utilisent l’effet de sol pour maintenir un vol stable à basse altitude sans jamais avoir besoin de s’élever dans les cieux ou de plonger dans les abysses marins.
La conception et l’utilisation des Ekranoplans
Les ekranoplans ont été développés dans un contexte de guerre froide, où l’innovation technologique était souvent poussée par le désir d’avantages militaires. Ces appareils étaient conçus pour transporter rapidement de lourdes charges militaires ou effectuer des reconnaissances à des vitesses bien supérieures à celles des navires, tout en restant difficilement détectables par les radars traditionnels grâce à leur proximité avec la surface de l’eau. Leur conception unique leur permettait de tirer avantage de l’effet de sol, une zone de pression d’air accrue qui se forme sous les ailes de l’appareil à grande vitesse.
Les géants de la mer Caspienne
Parmi les créations les plus remarquables d’Alekseïev, le KM, ce qui pourrait se traduire en français par “Monstre de la mer Caspienne”, se distingue par ses dimensions et ses capacités spectaculaires. Avec ses 106 mètres de long et un poids de 550 tonnes, cet ekranoplan pouvait atteindre des vitesses de plus de 500 km/h, flottant au-dessus des flots grâce à l’immense poussée de ses dix réacteurs. Cependant, malgré ses prouesses technologiques, sa carrière fut de courte durée due à un tragique accident en 1980, soulignant ainsi les défis inhérents à l’exploitation de tels colosses.
Le LUN : Un Ekranoplan Armé
Le LUN, autre géant des réalisations soviétiques, était équipé de six batteries de missiles conçues pour la destruction de cibles navales, illustrant ainsi le potentiel militaire de ces engins. Pesant près de 400 tonnes et mesurant environ 75 mètres de long, le LUN pouvait lui aussi dépasser les 500 km/h grâce à ses huit puissants moteurs. Cet engin de guerre flottant incarne la quintessence de l’ekranoplan en tant qu’instrument de suprématie maritime, avant de finir sa carrière à la fin des années 1990 et de devenir une curiosité historique visible sur Google Maps.
L’A-90 Orlyonok, le polyvalent
Plus petit mais tout aussi impressionnant, l’A-90 Orlyonok était un véhicule amphibie, capable de manœuvrer aussi bien sur terre que sur mer. Équipé de trois moteurs et doté de roues pour le déplacement terrestre, l’Orlyonok pouvait transporter jusqu’à 150 soldats ou du matériel lourd. Sa capacité à opérer à partir de plages et de terrains non préparés en faisait un outil polyvalent pour les opérations militaires soviétiques, démontrant une fois de plus la flexibilité conceptuelle des ekranoplans.
Les ekronoplans ont-ils un avenir ?
Alors que l’époque des grands ekranoplans semble révolue, le concept continue d’inspirer les ingénieurs et les visionnaires à travers le monde. Le Pelican Ultra de Boeing, par exemple, envisage un futur où ces engins pourraient révolutionner le transport lourd à longue distance, en volant à basse altitude au-dessus des océans tout en transportant des charges jusqu’à 1400 tonnes sur de très longues distances. Cela montre que, malgré les défis, l’héritage des ekranoplans reste vibrant et plein de potentiel pour des innovations futures.
Cet article explore les étonnants ekranoplans, ces engins hybrides qui ne sont ni tout à fait des avions ni des bateaux. Nés de l’ingéniosité de Rostislav Alekseïev durant la guerre froide, ces véhicules utilisent l’effet de sol pour se déplacer à des vitesses élevées juste au-dessus de l’eau. Malgré leur disparition relative, l’impact des ekranoplans sur la technologie et leur potentiel futur, notamment à travers des projets comme le Boeing Pelican Ultra, continuent de fasciner et de promettre des développements futurs dans le domaine du transport rapide à basse altitude.
Source : lecurionaute