Une centrale géante pour capter 150 000 tonnes de CO2 et alimenter les villes.
l’Institut Coréen de Recherche Énergétique (KIER) a mis au point le plus grand système de génération d’énergie à gaz du monde, capable de capturer le dioxyde de carbone (CO₂) directement lors de la combustion. Cette percée positionne le KIER et la Corée du Sud à l’avant-garde de la lutte contre le réchauffement climatique.
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La Corée du Sud fait d’une pierre deux coups avec une centrale électrique captatrice de CO²
Le KIER a réussi à développer une technologie de combustion en boucle chimique (en anglais Chemical Looping Combustion ou CLC) qui sépare naturellement le CO₂ lors de la génération de vapeur pour la production d’électricité. Cette méthode révolutionnaire évite la libération de CO₂ mélangé à l’azote, réduisant ainsi la nécessité et le coût des installations supplémentaires de séparation.
Comment fonctionne la Combustion en Boucle Chimique (CLC) ?
Contrairement à la combustion traditionnelle qui réagit directement le carburant avec l’air, le CLC utilise des particules porteuses d’oxygène qui fournissent de l’oxygène pur au carburant. Ces particules libèrent de l’oxygène durant la combustion et le réabsorbent ensuite lorsqu’elles sont exposées à l’air, permettant ainsi un cycle continu. Ce processus garantit que le carburant n’interagit qu’avec l’oxygène, produisant uniquement du CO₂ et de la vapeur d’eau, cette dernière étant facilement condensée pour laisser un CO₂ pur prêt à être capturé.
Réduction significative des émissions de NOₓ
En plus de sa capacité à capturer le CO₂, le système CLC diminue considérablement les émissions de dioxyde d’azote (NOₓ), un polluant majeur contribuant à la formation de particules ultrafines. Cette caractéristique renforce l’attrait de cette technologie pour les régions souffrant de pollution atmosphérique sévère.
Un pas de géant vers l’utilisation industrielle
Le KIER, en collaboration avec l’Institut de Recherche KEPCO, a non seulement prouvé la faisabilité de cette technologie mais l’a également adaptée pour la production de vapeur à des fins énergétiques, un exploit jamais réalisé auparavant. Cette réussite ouvre la voie à la commercialisation de la technologie CLC, promettant des centrales plus efficaces et moins polluantes.
Des perspectives économiques prometteuses
L’analyse économique révèle que, comparativement à une centrale à gaz naturel conventionnelle de 100 MW, les centrales basées sur la technologie CLC pourraient générer un profit opérationnel annuel de 14,4 milliards de Won (environ 925 000 €), tout en améliorant l’efficacité de la production d’énergie de 4%. Cette technologie est également censée réduire de 30% les coûts de capture du CO₂, avec une capacité de capture dépassant les 150 000 tonnes par an.
L’urgence de la situation : des records d’émissions de CO² battus chaque année
Selon les estimations du Global Carbon Project pour 2024, les émissions mondiales de CO2 devraient atteindre un niveau record de 41,6 milliards de tonnes. Ce chiffre comprend 37,4 milliards de tonnes provenant des combustibles fossiles, en hausse de 0,8% par rapport à 2023, et 4,2 milliards de tonnes liées au changement d’affectation des terres. Cette augmentation continue malgré l’urgence de réduire les émissions pour lutter contre le changement climatique.
Source : KOREA INSTITUTE OF ENERGY RESEARCH (KIER)