Après 600 ans, la France va remplacer un élément indispensable à la navigation des bateaux grâce à cette technologie bientôt employée sur 130 navires

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130 navires sous haute surveillance numérique grâce à GTT.

Le groupe français TMS vient de signer un accord historique avec Ascenz Marorka, la branche “smart shipping” (numérique si vous préférez) du groupe français GTT. Objectif : connecter, analyser et améliorer chaque recoin de leur flotte de 130 navires, du plus petit porte-conteneurs au plus imposant méthanier.

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Ascenz Marorka, quand les capteurs remplacent les carnets de bord

Les premiers journaux de bord sur les bateaux remonte à l’époque des grandes découvertes maritimes, au XVe siècle. Les navigateurs de cette période, comme Christophe Colomb, tenaient des journaux de bord pour consigner les moindres détails de leurs voyages, incluant les observations météorologiques, les rencontres avec d’autres navires, et les événements marquants survenus pendant la navigation. Ces documents ont joué un rôle crucial dans l’histoire maritime, servant à la fois de guides pour les futures expéditions et de témoignages historiques précieux

Aujourd’hui, ce sont les capteurs à haute fréquence qui écrivent l’histoire. Grâce à eux, Ascenz Marorka pourra collecter automatiquement des milliers de données sur la vitesse, la consommation, la météo, l’état des cuves, ou encore la pression du gaz. Une partie des données sera également saisie manuellement, mais avec un objectif simple : réduire drastiquement la charge administrative des équipages. Moins de rapports, plus de navigation. Et surtout, une production de rapports réglementaires largement facilitée, une vraie aubaine quand on connaît la jungle des normes internationales.

Le Royaume-Uni continue de puiser dans l’expertise française du rail avec ce contrat de 380 millions d’euros pour l’entretien de ces machines spécialisées

Qui est TMS ?

Le groupe maritime TSM, basé à Rouen, est un acteur majeur dans le remorquage portuaire et maritime en France. Fondé en 1905, il a évolué pour devenir un partenaire clé dans le domaine des énergies renouvelables, notamment l’éolien en mer. L’entreprise a récemment investi 3,3 millions d’euros dans un pôle de maintenance à Dieppe. TSM vise à renforcer sa position sur le marché en investissant dans des navires à la pointe de la technique.

Qui est GTT ?

Ascenz Marorka est la branche numérique de GTT (Gaztransport & Technigaz), un leader mondial dans la conception de systèmes de confinement à membranes cryogéniques pour le transport et le stockage du gaz naturel liquéfié (GNL). Fondé en 1965 et issu de la fusion de Gaztransport et Technigaz en 1994, GTT emploie environ 1000 personnes. Le groupe est actif dans plusieurs domaines, notamment le transport maritime, les terminaux flottants, et le stockage terrestre de GNL. Le groupe a également investi dans des technologies émergentes comme l’hydrogène vert via sa filiale Elogen.

L’ensemble de la flotte de TMS va bénéficier d’Ascenz Marorka

L’ensemble de la flotte TMS est concerné : pétroliers, vraquiers, GNL, GPL, porte-conteneurs… tous bénéficieront de la plateforme unifiée d’Ascenz Marorka.

Ce cockpit numérique permettra aux armateurs de piloter la performance énergétique, l’entretien, la navigation et la gestion de flotte depuis une interface unique. En somme, on passe de la navigation à l’ancienne à une gestion assistée par intelligence artificielle, plus rapide, plus fine et surtout plus fiable.

L’atout VESPER, le copilote invisible

Pour pousser l’analyse encore plus loin, le module VESPER entre en scène. Développé par Vessel Performance Solutions (filiale d’Ascenz Marorka), ce système affine la surveillance de la performance navire par navire, grâce à des modèles prédictifs et des algorithmes d’optimisation en temps réel.

L’idée est d’anticiper les problèmes, ajuster les itinéraires et les vitesses avant même que les conditions ne deviennent défavorables, et prolonger la durée de vie des équipements. Bref, transformer chaque navire en une machine bien huilée, autonome et capable de s’auto-ajuster sans intervention humaine permanente.

Focus GNL : les modules les plus futés du bord

Les navires transportant du gaz naturel liquéfié (GNL) bénéficieront de deux outils supplémentaires :

  • LNG Optim, qui suggère en temps réel la vitesse idéale, la pression à maintenir dans les cuves et la consommation de gaz. Il maximise l’efficacité du chargement tout en respectant les exigences des terminaux.
  • Heel Management, qui vise à réduire les excédents de GNL à la fin du transport, tout en garantissant un refroidissement des cuves optimal pendant les voyages de retour (aussi appelés voyages en ballast).

Deux modules aux noms austères, mais qui répondent à un enjeu précis : éviter les pertes invisibles qui, à l’échelle d’une flotte, peuvent représenter des millions d’euros.

Une flotte connectée, mais humaine avant tout

Dans cette mer de capteurs, il y a encore des marins et la philosophie du projet est claire : le numérique doit épauler l’humain, pas le remplacer. L’objectif affiché est de favoriser une prise de décision collaborative et mieux informée, impliquant tous les départements, de la salle des machines à la tour de contrôle du siège.

Le mot d’ordre : Digitaliser sans déshumaniser. Le groupe TMS voit dans cette transition un moyen de renforcer l’autonomie de ses équipes tout en les déchargeant des tâches répétitives.

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Vers une nouvelle norme de la performance maritime

Ce partenariat positionne Ascenz Marorka comme l’un des leaders mondiaux du pilotage numérique des flottes. Pour GTT, maison-mère du pôle smart shipping, c’est un nouveau levier de croissance, et un pied encore plus ferme dans la décarbonation du transport maritime.

TMS, de son côté, investit dans une vision long terme. Celle d’un transport maritime où l’optimisation n’est pas un luxe mais une condition de survie, tant économique qu’écologique. Et avec 130 navires, chaque pourcent d’amélioration fait une différence tangible.

Source : Communiqué de presse GTT

Image : TMS

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Guillaume AIGRON
Guillaume AIGRON
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