Un impact colossal sur l’ionosphère à cause de l’explosion de SpaceX.
L’explosion spectaculaire de la fusée Starship de SpaceX, la plus puissante jamais construite, a non seulement marqué les esprits par sa déflagration, mais elle a également provoqué l’un des plus grands « trous » jamais observés dans la ionosphère. Cet incident, qui a eu lieu l’année dernière, a causé une perturbation majeure s’étendant sur des milliers de kilomètres et persistant près d’une heure, selon une étude publiée récemment dans les Geophysical Research Letters.
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Un lancement record avec des conséquences inattendues
Lancée depuis Boca Chica au Texas, la fusée Starship de SpaceX visait à révolutionner le transport spatial par sa capacité à être réutilisée. Cependant, peu après son décollage, la première étape de la fusée a explosé à environ 90 kilomètres au-dessus du golfe du Mexique, suivie de l’autodestruction de l’étage supérieur à une altitude de 150 kilomètres. Cet événement a non seulement été un revers pour SpaceX mais aussi un déclencheur de perturbations atmosphériques significatives.
Effets sur l’ionosphère et implications pour la navigation
La ionosphère, qui s’étend de 50 à 1 000 kilomètres au-dessus du niveau de la mer, joue un rôle crucial dans la transmission des ondes radio utilisées pour la navigation par satellite. L’explosion a provoqué des ondes de choc qui ont transformé temporairement cette région chargée en ions en une atmosphère neutre, créant un « trou » ionosphérique qui a perturbé la transmission des signaux de navigation et potentiellement affecté les systèmes de communication et l’astronomie radio.
Réactions scientifiques et surveillance continue
Yury Yasyukevich, co-auteur de l’étude et physicien atmosphérique, exprime sa surprise face à l’ampleur de la perturbation, soulignant un manque de compréhension des processus atmosphériques en jeu. Les chercheurs, en utilisant des données de plus de 2 500 stations au sol en Amérique du Nord et dans les Caraïbes, ont pu observer en temps réel les effets de l’explosion sur l’ionosphère.
Comparaisons et contexte historique
Bien que l’incident n’ait pas créé le plus grand trou ionosphérique enregistré — un honneur qui revient à l’éruption d’un volcan tongien en 2022 — il a surpassé celui causé par la météorite de Chelyabinsk en 2013. Ces comparaisons mettent en perspective l’impact significatif des activités humaines sur l’environnement spatial.
Conséquences pour l’avenir des lancements spatiaux
Cet événement soulève des questions importantes sur la fréquence croissante des lancements spatiaux et leurs effets cumulatifs sur l’ionosphère. Alors que la course à l’espace s’intensifie, la communauté internationale pourrait devoir envisager des régulations ou des technologies pour minimiser ces perturbations, assurant ainsi la sécurité des infrastructures spatiales et terrestres.
Cet article explore les répercussions de l’explosion de la fusée Starship de SpaceX sur l’ionosphère, révélant des perturbations qui pourraient avoir des implications profondes pour les technologies de navigation et de communication satellite. L’incident met en lumière les interactions complexes entre les activités spatiales humaines et l’environnement atmosphérique supérieur, soulignant la nécessité de comprendre et potentiellement de réguler ces impacts à l’ère de l’exploration spatiale intensive.
Source : Nature