Découverte scientifique d’une nouvelle forme de l’eau qui pourrait exister dans des océans extraterrestres.
L’eau est traditionnellement connue sous trois états : solide, liquide et gazeux. Toutefois, des chercheurs ont récemment mis en évidence une forme beaucoup plus exotique, qui pourrait exister naturellement sur d’autres planètes ou lunes de notre système solaire, sous des conditions de température et de pression extrêmes : la “Glace Plastique VII” qui pour la première fois a été observée en laboratoire.
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Qu’est-ce que la Glace Plastique VII ?
La Glace Plastique VII représente une phase hybride qui associe des propriétés à la fois solides et liquides. “Dans cette phase plastique, les molécules d’eau forment un réseau cubique rigide, similaire à celui de la glace VII, tout en présentant un mouvement rotationnel de l’ordre de la picoseconde, rappelant celui de l’eau liquide,” explique Livia Eleonora Bove, directrice de recherche au CNRS en France.
La première observation expérimentale
Il y a plus de 15 ans, les scientifiques avaient prédit par simulations informatiques que la Glace Plastique VII pourrait se former sous des conditions extrêmes. L’observation de cette phase a été rendue possible grâce à la technologie de pointe de l’Institut Laue-Langevin (ILL) en France, où des spectromètres à neutrons avancés et des équipements spécialisés ont été utilisés pour recréer les conditions nécessaires à la formation de cette glace.
Des implications cosmiques possibles
Les scientifiques examinent également la transition entre la Glace VII régulière et la Glace Plastique VII. Comprendre cette transition pourrait fournir des indices sur une autre phase exotique et insaisissable : l’eau superionique. “Cette transition pourrait être soit de premier ordre, soit continue, en fonction de la méthode de simulation utilisée,” précise Bove.
Un potentiel pour les mondes glacés
Ces formes exotiques de l’eau, telles que la glace plastique et la glace superionique, pourraient être essentielles pour comprendre certains mondes glacés de notre système solaire, tels que les lunes Ganymède et Callisto, ainsi que les planètes Uranus et Neptune. La chaleur et la pression extrêmes à l’intérieur de ces corps célestes pourraient permettre la formation de ces formes exotiques d’eau et potentiellement constituer une grande partie de leur intérieur.
Un avenir prometteur pour l’exploration spatiale
Cette découverte ouvre des perspectives fascinantes pour l’exploration spatiale et la compréhension des processus uniques qui façonnent les environnements extraterrestres. En approfondissant l’étude de ces phases exotiques, les experts pourraient acquérir des connaissances précieuses sur leur formation, leur évolution et les mécanismes spécifiques qui les régissent.
Quelles sont les planètes qui pourraient potentiellement accueillir de la vie dans notre système solaire
Dans notre système solaire, plusieurs corps célestes pourraient potentiellement abriter de la vie, bien que de manière hypothétique. Mars, avec son histoire d’eau liquide et ses traces de glace, pourrait héberger des microorganismes. Les lunes Europe (de Jupiter) et Encelade (de Saturne) possèdent des océans sous-glaciaires qui pourraient être propices à la vie microbienne. Titan, lune de Saturne, avec son atmosphère dense et ses lacs de méthane liquide, pourrait potentiellement abriter des formes de vie exotiques basées sur une chimie différente. Cependant, ces possibilités restent spéculatives et nécessitent des recherches approfondies pour être confirmées.
Source :
Rescigno, M., Toffano, A., Ranieri, U. et al. Observation of Plastic Ice VII by Quasi-Elastic Neutron Scattering. Nature (2025).
https://doi.org/10.1038/s41586-025-08750-4
Image : https://www.ill.eu/fr/infos-presse-evenements/infos/infos-scientifiques/observations-exotiques-a-lill